..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

lundi 18 mars 2024

Prise de conscience

Tiens, le rev’là se diront certains… Ben oui. Si je n’ai pas formé la boutique, comme le fit récemment l’ami Fredi, c’est pour deux raisons : d’abord pour ne pas priver ceux qui, par hasard ou par nostalgie y viendraient ou reviendraient s’abreuver à cette source bouillonnante de lumineuse sagesse (aux mal-comprenants : auto-dérision)  et aussi parce que, en dehors de la mort, rien n’est à mes yeux définitif.

Toutefois, la question de la raison de ce retour (qui, lui non plus, n’a rien de définitif) se pose. La réponse est très simple. Ce matin, allant faire un tour chez M. Facebook, je me vis proposer de revoir des souvenirs. Parmi eux se trouvait un mien post vieux de quatre ans que j’avais consacré au Covid et à ma préférence pour les partisans de la minimisation de l’épidémie face aux catastrophisme alors de mise. Allez savoir pourquoi, j’allai voir les commentaires qu’il avait suscités. Je ne fus pas déçu de cet long voire interminable voyage. Par curiosité, avec l’aide de MM. Copier et Coller, les célèbres duettistes du texte informatique, je les retranscrivis sur mon logiciel de traitement de texte et constatai qu’ils occupaient la bagatelle de cinq pages standard !

Ces échanges consistaient essentiellement en un un débat avec un ami Facebook d’alors depuis disparu suite à une mésentente au sujet des Gilets jaunes. Ce fervent catastrophiste m’accusa d’une coupable légèreté ce qui, de fil en aiguille, nous amena à confronter nos visions de la vie, qu’elle soit éternelle ou pas. Étant un athée invétéré et lui catholique pratiquant celles-ci étaient, c’est évident difficilement conciliables. Ce qui m’étonna à cette lecture c’est le constat qu’il n’y a que quatre ans de cela, j’étais encore capable de me lancer dans une interminable polémique qui, comme toutes les polémiques, pour peu qu’elles concernent des sujets sur lesquels ceux qui y prennent part ont des idées depuis longtemps arrêtées, ne saurait amener à un quelconque résultat.

Je pense que si j’ai si mal réagi aux intrusions dans mes commentaires de gens tenant, sans être aucunement contraints de les lire, à m’exprimer tout le mépris que leur inspiraient mes bavardages, c’est que le temps des polémiques est pour moi révolu. Tenter de convaincre qui que ce soit du bien fondé de mes positions sur un quelconque sujet m’indiffère totalement. Cela à pour conséquence que les exprimer m’apparaît également futile. Je ne cherche ni la louange ni la confrontation. Ce qui met en question l’intérêt des commentaires, pourtant supposés être le dessert du blogueur.

Cela dit, tenir blog en évitant de s’exprimer sur l’actualité, le sens de la vie, l’état de la civilisation, ses préférences littéraires,les dernières facéties d’un bavard président et autres foutaises n’est pas chose aisée. C’est pourquoi en dehors des NAC improbables et des pays où ne pas mettre les pieds, le ne vois pas trop de quoi parler. Si je reviens ici, ce sera donc pour traiter de ces sujets ou d’autres de farine comparable. Les commentaires y seront logiquement fermés.

vendredi 30 juin 2023

Je serai bref.

 

Après 2 mois et demi de silence, je crains de ne plus désirer continuer ce blog. J’y ai pris plaisir. Ce plaisir s’est vu annihilé par d’anonymes importuns. J’espère que dans leur morne vie de connards masqués cette victoire apportera un rayon de soleil.

Je tenais à remercier de leur fidélité ceux que mes bavardages ont pu distraire.

A part ça, tout va bien : je bouquine, je bricole, je jardine, je cuisine… La vie vient de me faire cette nuit même un cadeau magnifique : un mignon petit-fils qui, malgré les menaces qui pèsent sur ce pays que j’aime tant, pourra, je l’espère, y mener une vie heureuse. Que demander de plus ?

mercredi 12 avril 2023

Quand t’es dans le désert…

 


Cette chanson de M. Capdevielle, dont les paroles me paraissent toujours aussi sibyllines qu’il y a 44 ans quand elle sortit, fait allusion à une autre sorte de désert que celui qui m’inquiète aujourd’hui et qui lui n’a rien de fantasmé.

Revenons en arrière : il y a 3 semaines, je vous narrai l’épisode douloureux que me fit connaître une rage de dents et qui m’amena à constater le côté ennuyeux que présentait le fait de vivre dans mon désert médical. La rage vaincue, se présenta un nouveau problème : le lundi 27, me levant pour aller aux toilettes, j’eus une surprise plutôt désagréable. Au lieu de clopiner vers mon but, je retombai d’un bloc sur le lit que je pensais quitter. J’avais été victime d’un vertige inattendu. Je me relevai avec précaution et ne tombai pas.

Consultant au matin Internet, j’appris que ce genre de choses se produisait quand on souffrait d’hypotension orthostatique (une brutale chute de l’hypertension occasionnant des pertes d’équilibre lorsqu’on quittait la position horizontale pour la verticale) Je m’empressai de prendre ma tension grâce à l’appareil que je possédais à cet effet et constatai des résultats inquiétants, voire aberrants. Craignant avoir mal utilisé ledit tensiomètre j’en relus la notice qui m’apprit qu’en cas d’arythmie cardiaque ses mesures n’étaient pas fiables. Souffrant de ce problème, je décidai, pour en avoir le cœur net de consulter. Et (miracle !) j’obtins un rendez-vous pour le vendredi auprès de la remplaçante de mon praticien référent  ! Elle me prit la tension et le résultat fut sans appel : une tension de jeune homme (en bonne santé) ! Cette piste écartée, elle me fit faire des tests afin d’écarter celle d’un AVC en préparation et parvint à la conclusion que cela pouvait venir d’un problème de l’oreille interne, me prescrivit un médicament anti-vertige et m’engagea néanmoins vivement à consulter au plus vite mon cardiologue.

Je suis de nature obéissante ou résignée. Je fis donc les analyses prescrites dont, week-end pascal oblige, je reçus hier les résultats,lesquels furent globalement rassurants. Je téléphonai au cabinet de cardiologie et la secrétaire me dit de retéléphoner… ...en juillet ! Cette demande me parut curieuse. J’insistai un peu, car quel que soit le délai, j’étais prêt à l’accepter. Quel serait-il, ce délai, au mois de juillet ? Je raccrochai, perplexe.

Ce matin je me sentis pas dans mon assiette. J’en fus inquiété. Que faire ? Appeler le Samu pour lui annoncer que je me sens barbouillé ? Aller à la pharmacie pour une téléconsultation ? Aller aux urgences sans motif précis ? Attendre un malaise afin d’avoir quelque chose de concret à raconter à ces braves gens (en admettant que ce dernier ne me rende pas incapable de les joindre) ? Ma fille à qui je m’ouvris de ces interrogations m’indiqua, recherches faites, qu’un seul médecin avait des disponibilités à 50 km de chez moi…

Une nouvelle fois, je m’aperçois à quel point l’impéritie de nos administrations et de nos dirigeants successifs a pu rendre inopérant un système de santé qui nous coûte cependant si cher. Selon l’INSEE, il y a eu en 2022 une surmortalité conséquente. Ne serait-ce pas dû, au moins en partie, à ses défaillances ? Il est vrai que nos gouvernants ont d’autres mouches à enculer chats à fouetter. Le pays craque de partout (école, hôpital, ordre public, immigration incontrôlée, etc) et, à l’instar des Byzantins, on nous rebat les oreilles de débats oiseux. Pauvre France !

dimanche 2 avril 2023

Notes, notules, notulettes et notulinettes

 

Je relis dans le journal de mars de l’ami Goux, l’article qu’il avait, dans le blog, une fois de plus consacré à ces notes de bas de page dont de « luisants » universitaires (les qualifier de « brillants » serait souvent exagéré) se croient contraints d’écrire lorsqu’ils établissent une édition d’un « grand » texte. Il semble que le blogueur de choc qu’il a été, est et demeure soit incapable de les traiter par le mépris ! Il est vrai que les précisions qu’elles apportent ne sont pas toujours très éclairantes ni d’une grande pertinence. Mais bon, je suppose que s’ils n’en écrivaient aucune, ils seraient pris pour des fumistes.

S’il en a un, le but de ces notes est de permettre au lecteur une meilleure compréhension du texte et de son contexte qu’il serait capable d’obtenir sans elles. Toutefois, en les écrivant, le ou les éditeurs supposent que leurs notes ne nécessitent elles-mêmes aucune précision afin d’être bien comprises par l’ignare lecteur (mon semblable, mon frère). Rien n’est moins certain ! Aussi, des notules, pourraient venir préciser les notes, des notulettes éclairer les notules et des notulinettes expliquer les notulettes. Je m’en tiendrai là mais on pourrait poursuivre…

Prenons un exemple :

M. Baudelaire, surnommé par ses potes Charlie la déconne, écrivit un poème intitulé Spleen dans lequel s’exprime toute sa joyeuse bonhommie d’inlassable boute-en-train. Prenons-en le premier vers :

Quant le ciel1 bas et lourd pèse comme un couvercle 2

1 Le ciel est tantôt l’espace visible limité par l’horizon*, tantôt le fond sur lequel on observe les astres. Dans le cas présent, vu que le poète le qualifie de « bas et lourd » on peut le supposer peu propice à l’observation des astres, impression confirmé par la mention postérieure faite au « cercle de l’horizon ». A noter que le côté déprimant du ciel bas fut évoqué par Jacques Brel dans Le Plat pays.

*Limite circulaire de la vue dont l’observateur est le centre et où ciel et terre (ou mer )semblent se rencontrer**

**Cette « rencontre » est bien entendu une illusion comme nombre de voyageurs l’ont constaté empiriquement, vu que l’horizon recule à mesure qu’on avance.

2 le couvercle est une pièce mobile destinée à fermer un récipient (pot*, marmite, casserole etc.). On voit d’ailleurs mal comment le ciel pourrait jouer ce rôle sur quelque cerveau que ce soit. Mais bon, la poésie est propice aux comparaisons hardies.

*« A chaque pot son couvercle » dit Thérèse à Zézette dans Le Père Noël est une ordure voulant dire par là que chacun finit par trouver l’âme sœur. La sagesse populaire ajoute que « C’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe** » signifiant que rien ne vaut l’expérience, que les vieilles méthodes sont supérieures aux nouvelles. Cette expression peut être également employée par de jeunes gens pour justifier leur préférence des femmes mûres aux plus jeunes.

** Nom donné couramment au potage***

*** Au départ, la soupe était la tranche de pain sur laquelle se versait le potage. Ainsi s’explique l’expression « Trempé comme une soupe » qui sinon serait redondante.

J’espère que ces notes, notules, notulettes et notulinettes auront éclairé vos lanternes et que se trouveront des émules avides d’enrichir les textes par d’indispensables précisions.

vendredi 31 mars 2023

Va te faire créoliser chez Plumeau !

 


M. Mélenchon est une homme remarquable. Très remarquable. C’est d’ailleurs pour cela qu’on le remarque. Tout le monde s’accorde à lui reconnaître une culture immense et un talent de tribun sans pareil. Les discours que lui et les penseurs qui l’entourent et lui apportent un soutien indéfectible (ou presque) ne saurait donc nous laisser indifférents.

Durant son débat avec M. Zemmour ( le 23 septembre 2021sur BFM), à l’« assimilation » prônée par son opposant qui selon lui ne marche pas, il opposa la « créolisation », solution-miracle aux problèmes que serait censé provoquer le « changement de population »* qu'entraîne une immigration aussi massive qu’inéluctable et enrichissante.

« Créolisons nous ! » serions nous tentés de nous exclamer, tant il est tentant de suivre les conseils de ce phare de la pensée universelle. Toutefois, les plus méfiants d’entre nous seraient amenés à se poser la question : « Qu’est-ce que la créolisation ? ». 

Le concept fut créé par M. Édouard Glissant, écrivain antillais. Voici comment il la définit dans un entretien accordé au journal Le Monde : « L’apparition de langages de rue créolisés chez les gosses de Rio de Janeiro, de Mexico, ou dans la banlieue parisienne, ou chez les gangs de Los Angeles. C’est universel. Il faudrait recenser tous les créoles des banlieues métissées. C’est absolument extraordinaire d’inventivité et de rapidité. Ce ne sont pas tous des langages qui durent, mais ils laissent des traces dans la sensibilité des communautés. » Créolisation linguistique mais également civilisationnelle et « raciale » (via le métissage) chez M. Mélenchon, les diverses cultures se mêlant en s’enrichissant. C’est ce qu’on appelait aux États-Unis le Melting pot à ceci près que cette « fusion » était censée se faire autour des valeurs et de la langue des Anglo-saxons. On peut d’ailleurs constater que le succès de ce « creuset » est très relatif car aux États-Unis on voit davantage des communautés se juxtaposer que se fondre en une communauté unique et parfaite.

Au niveau linguistique, s’il y a apparition de créoles dans nos jolies banlieues, cela ne signifie pas qu’ils soient homogènes et compréhensibles de tous d’une extrémité de l’Hexagone à l’autre. Ils s’agirait donc plutôt de l’émergence de nouveaux patois. Il aura fallu aux rois puis aux républiques des siècles pour imposer une langue et une orthographe commune à notre pays ce qui impliqua la quasi-disparition des patois et langues régionales à son profit. Il faudrait donc, pour maintenir un semblant d’unité nationale qu’émerge un « créole de synthèse standardisé » qui viendrait remplacer le français dans les écoles. En admettant que ce soit souhaitable, qu’adviendrait-il de notre littérature? Faudrait-il la traduire en « créole standardisé » ?

Si l’on suit ce bon Jean-Luc, l’intégration devrait précéder la créolisation. Le concept d’intégration est souvent un peu fumeux. Basons nous donc sur la définition simple et claire, comme celle qu’en donne Le Robert : « Assimilation (d’un individu, d’un groupe) à une communauté, à un groupe social ». A la différence de nos gauchistes, M. Robert (à croire que c’est un esprit simpliste) ne fait pas vraiment de différence entre l’impossible assimilation de M. Zemmour et l’indispensable intégration de M. Mélenchon ! Quoi qu’il en soit, on voit mal comment on pourrait s’assimiler ou s’intégrer à un groupe et a fortiori à la société française sans en assimiler la langue ce qui aurait pour corollaire l’inutilité de la créolisation linguistique.

Pour ce qui est du métissage « racial » auquel M. Mélenchon semble trouver d’immenses mérites, pour qu’il se généralise (comme ce n’est le cas aujourd’hui que dans les spots publicitaires), encore faudrait-il qu’il soit précédé par le « vivre-ensemble » spatial et que les mariages endogames (géographiques, sociaux, professionnels ou religieux) s’atténuent. Ce qui n’est pas pour demain et que la créolisation gênerait voire empêcherait.

En résumé il me semble que, malgré l’admiration et le respect qu’il m’inspire, M. Mélenchon a tout de même une légère tendance à, comme m’en accusait dans ma jeunesse mon oncle Charles, en jouant sur les mots « raisonner comme un coup de marteau dans la merde ».

Vu que la société qu’il nous propose que ce soit au niveau économique ou civilisationnel ne m’attire que très peu, je lui conseillerai d’« aller se faire créoliser chez Plumeau » si ça lui chante.

*Ne pas confondre ce « changement » avec un « remplacement » auquel seuls de mauvais esprits croient. Ça n’a absolument rien à voir.