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vendredi 20 juillet 2012

Pour en finir avec certaines approximations




Voici le deuxième article que j’avais écrit lors du « Printemps arabe ». Mes suggestions n’ont pas été suivies. C’est dommage.  Me sachant désormais  lu par la plupart des leaders internationaux, je les réitère.

 Si j'ai bien suivi les événements récents d'Afrique du Nord, il semblerait essentiel, aux yeux de la communauté internationale, que tout autocrate (ou dictateur sanguinaire et corrompu) quitte le pouvoir et prenne le chemin de l'exil après qu'on lui aura confisqué ses avoirs et ceci dès que son régime se trouve contesté.

PARFAIT, sauf que quelques questions se posent :

1) Comment mesurer le niveau de contestation nécessaire à l'éviction du tyran?

En effet, si une seule personne, dans un pays comme, disons, la Chine conteste le gouvernant et que les 1 milliard 300 millions d'autres qui constituent  la population le soutiennent avec ferveur, il semble abusif de lui demander de partir.

Partant, faut-il qu'une majorité des "citoyens" déclarent contester la tyrannie?

Intéressante et paradoxale question. Pour commencer, un dictateur qui se soumettrait à l'opinion de la majorité de son peuple serait un démocrate, non?

D'autre part comment organiser cette évaluation ? Plus un régime est dictatorial, moins les citoyens osent énoncer leur opposition voire leurs réserves. Au contraire plus il est démocratique, plus on peut le taxer de dictature.

2) S'il est impossible d'évaluer le niveau de contestation, que faire en cas de manifestations ?

a) Pacifiques

Les gens se regroupent sur la place principale de la capitale (et, allons, ne soyons pas chien, sur les places des principales villes du pays) pour réclamer gentiment,  au cri de "Allahou akbar (casse-toi, connard) le départ du tyran.

Le tyran doit-il partir immédiatement ? Afin d'éviter certains abus et une instabilité politique gênante ne serait-il pas souhaitable que son départ soit subordonné à la réunion sur lesdites places d'un quota de population ?

La communauté internationale pourrait décider, par exemple, que compte tenu que la plupart des gens ont généralement autre chose à faire que manifester, si 5 % de la population de ladite ville et de son agglomération se trouvaient réunis les carottes seraient cuites. Ainsi au Caire dès que sur la place Tahrir on aurait eu 880 000 manifestants: good bye Moubarak. Si on n'atteint pas les 880 000, tout le monde rentre gentiment chez soi et ne fait plus chier. D'un autre côté les tyrans risqueraient en ce cas de réduire la taille des places...

b) Pas pacifiques

Les contestataires se répandent dans la ville, pendent quelques policiers, s'emparent d'armes, emportés par leur enthousiasme en passent d'autres par lesdites armes, brûlent les bâtiments officiels, les commissariats etc.  Dans ce cas, on pourrait comprendre que les policiers, du moins ceux qui restent,  soient, tentés de tirer sur la foule menaçante qui s'avance vers eux. S'ils le font spontanément, ça pourrait s'assimiler à de la légitime défense . S'ils en ont reçu l'ordre, on peut alors dire que le tyran massacre son peuple. Les questions suivantes se posent : pour éviter de passer pour le boucher de son peuple, le tyran doit-il laisser impunément massacrer ses partisans? Sinon comment déterminer à partir de quel point une riposte musclée quitte le domaine du sévère pour rejoindre l'abusif?

La communauté internationale  pourrait, par exemple, décider que si le nombre des victimes parmi les émeutiers  ne dépasse pas 300% des victimes des émeutes on ne peut pas parler de boucherie.

Ce ne sont là que des suggestions qui auraient le mérite d'éviter certains excès de langage et de bien distinguer le dictateur sanguinaire du dictateur parfaitement fréquentable avec qui on peut commercer voire marier sa fille.

10 commentaires:

  1. Ne dirait-on pas que ce "Printemps arabe" a tendance à se transformer en "Automne européen" ?
    Déjà des milliers d'espagnols sont descendus dans les rues de leurs villes hier. La police a tiré sur la foule, avec des balles en caoutchouc, d'accord, mais tout de même, sur le plan du symbole, c'est pas cool !
    Alors là, on fait quoi ?
    On interpelle l'ONU pour qu'elle vote une motion, contre qui ?
    Ça sa complique, non ?

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    1. Même motif, même punition. Si certains critères son remplis, les dirigeants espagnols doivent partir après confiscation de leurs avoirs.

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  2. Toujours la faute à ces opposants qui ne sont jamais contents.

    Printemps arabe = Été islamique= Hiver européen et surtout en France avec l' aval des socialistes et serons nous nombreux à manifester notre mécontentement.

    Je me rappelle des espagnols qui descendirent dans la rue lors des attentats de Madrid quand on soupçonnait l' E.T.A. Quand les véritables coupables furent découverts, plus personnes.

    Terrible constat.

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  3. Après lecture attentive de vos deux billets édifiants, je ne vois qu'une chose à ajouter : "Allahou akbar" (merde alors, y'a plus d'saisons).

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    1. Je vois que vous avez suivi avec succès mon cours d'Arabe facile (http://je280950-vudescollines.blogspot.fr/2012/04/larabe-facile.html) !

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    2. Je le découvre à l'instant, et j'ai encore quelques hoquets après cette magnifique tranche de rigolade.

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  4. Tout à fait judicieux. Il conviendrait de mettre un peu d'ordre et de méthode dans tout cela.
    Amitiés.

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