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samedi 16 février 2013

Que faire en attendant la révolution ?



L’autre jour j’entendis les messages laissés par ses auditeurs sur le répondeur de Là-bas si j’y suis de l’inénarrable Daniel Mermet. Ça me laissa perplexe : tous ces braves gauchos semblaient persuadés que la révolution était au coin de la rue (un peu comme la fille de joie de L’Accordéoniste, chantée par Mme Piaf). Le problème est que ce coin de rue a des airs d’horizon : plus on avance, plus il recule, comment  voulez-vous qu’on l’atteigne ? Il y a quarante-sept ans (j’étais alors en classe de première) elle y était déjà, au coin de la rue cette fameuse révolution, c’est du moins ce que n’arrêtait pas de me seriner  une militante de je ne sais quel mouvement trotskiste qui s’était mis en tête de m’endoctriner…

Depuis : pas grand-chose.

De l’autre côté de l’échiquier politique, certains s’attendent également à un bouleversement imminent. Qui n’irait pas dans le même sens que celui voulu par les marxistes. Quoique, par certains côtés…

Un gars se crame devant Pôle emploi, deux autres font les guignols au sommet d’une grue, si ce ne sont pas là des signes certains de l’imminence des orages désirés, je ne sais pas ce qu’il vous faut.

Si on accepte donc l’idée que dans un avenir proche vont se déchaîner des troubles inouïs, que faire en les attendant ?  Faut-il continuer de payer les traites de ses emprunts ? Est-il utile d’envisager de repeindre la grille d’entrée ? A quoi bon s’inscrire au club Macramé et Bilboquet ? Pourquoi faire un loto si la révolution se déclenche avant le jour du tirage ?

Je serais pourtant prêt à parier que les plus fervents partisans des inévitables troubles continuent de mener leur petite routine. Comme s’ils n’y croyaient pas vraiment.

6 commentaires:

  1. Jacques, vous avez tout loisir de repeindre votre demeure entièrement, plus celles des rues avoisinantes en attendant la révolution.

    En fait, je crois que la révolution est devenue individualiste. Tenez, les gus sur leurs grues, qui se prennent pour des corbeaux. Sauf que c'est à eux qu'on propose un fromage s'ils jouent les acrobates aériens.

    Aujourd'hui, si un dossier important s'enlise en justice, en administration.. on reçoit le conseil de "médiatiser notre histoire". Etonnant renversement des rôles, non ?

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    1. Je crains en effet que le développement de l'individualisme ne nuise à l'esprit révolutionnaire.

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  2. Ce n'est qu'après que les révolutions aient eu lieu, qu'on cherche les causes indirectes, les causes directes...
    Avant, il ne se passe ou rien ou si peu que ça ne vaut même pas la peine d'en parler.
    "Rien !" comme l'écrivait Louis XVI au soir de la prise de la Bastille dans son journal.

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    1. Certes, mais si toutes les périodes où rien ou pas grand chose ne se passe étaient suivies de révolutions, ça se saurait !

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  3. Je vous conseillerais bien de pomper, à l'instar des Shaddocks, en espérant qu'il ne se passe rien -ou repeindre la grille de votre maison et celles des maisons voisines, comme le suggère généreusement Blandine, ou câbler, ou jouer au loto.

    Mais peut-être que si vous ne faites rien, c'est bien aussi.

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  4. Je suis tout prêt à parier la même chose que vous. Pour la révolution on attendra...qu'il soit trop tard.

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