..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 5 septembre 2013

Chronique de la vie de jardin



Comme il avait raison Lao-Tseu quand il disait : « Qui sème le flageolet récolte l’écossage »

Voilà ce que j’ai récolté hier matin :

 

  
Eh oui, un seau bien plein de savoureux flageolets. Malheureusement, si le four auto-nettoyant existe, on a beau traficoter les gènes, le haricot auto-écossant n’existe pas encore. Aussi ai-je dû consacrer à l’extraction des grains de leurs cosses une bonne partie de la journée. D’aucuns me diront que je pourrais les récolter secs, les battre et que cela prendrait bien moins de temps. Sauf que je préfère les congeler frais car ils sont bien plus moelleux ensuite et accompagnent agréablement un gigot. Sauf que gigot « fermier » je n’aurai plus car ce vieux fainéant de Raymond ne veut plus, prétextant de son âge, s’embêter à débiter le demi-agneau que je lui achetais chaque année. Ça  a soixante-treize ans et ça ne veut plus rien foutre. Elle est belle notre vieillesse ! Le pire, c’est que je suis loin d’être au bout de mes peines car il en reste bien plus à récolter.

Et s’il n’y avait que ça ! Mais les tomates c’est pas mieux. J’en récolte de particulièrement impressionnantes :



Un kilo cent à elles deux ! Ne comptant aucun ogre dans mes relation, à quoi bon les farcir ? En faire de la sauce s’impose sauf que  de la sauce, je vais finir par en avoir plusieurs années d’avance. Et la préparer prend du temps…

Pas facile, la vie de jardinier !

mercredi 4 septembre 2013

De la guerre et de ses crimes



L’actuel débat sur l’intervention en Syrie est certes passionnant. Figurez-vous qu’une ligne rouge, blanche ou noire a été franchie et ça, c’est intolérable. Rendez-vous compte : au nombre des victimes on compte d’innocents  enfants morts dans d’atroces douleurs, victimes du GAZ ! Beaucoup d’autres, enfants, femmes, vieillards, hommes  jeunes ou vieux conserveront à vie des séquelles de cette exposition.  Il est donc urgent d’aller larguer quelques bombes de plus sur ce malheureux pays, histoire d’enseigner à ses dirigeants la différence entre l’acceptable et l’inacceptable. Bien entendu, comme le soulignait Michel Desgranges, il se pourrait bien que ces frappes fassent quelques victimes innocentes mais, comme le disait si bien un de ces charmants professeurs communistes qui nous endoctrinaient en Terminale, « on ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs » (il justifiait ainsi les peccadilles staliniennes).

Moi, cette histoire d’acceptable ou d’inacceptable, j’ai du mal à l’accepter quand on parle de guerre. Mille gazés, c’est pas bien. Cent mille tués, c’est correct. A croire que le bon vieux missile traditionnel, la rafale de mitrailleuse ou de Kalachnikov, le bombardement aérien, les tirs d’artillerie et jusqu’au poignard ou au sabre ne font jamais d’innocentes victimes, que les gens qui meurent broyés sous les décombres de leurs maisons ou après avoir reçu une rafale dans les tripes meurent dans de bien douces douleurs. A croire que ces méthodes traditionnelles ne laissent aucunes  séquelles aux survivants. A croire que les unijambistes, manchots, culs-de-jattes et autre gueules cassées que l’on croisait encore en  nombre dans mon enfance, suite à Grande Guerre, étaient autant de simulateurs faisant leurs intéressants.

Les crimes de guerre ou autres crimes contre l’humanité (ces derniers étant  généralement perpétrés durant des conflits) me semblent des notions stupides. Comme s’il existait des gentillesses de guerre ! Comme si la guerre, toute guerre, n’était pas un crime en soi. Eh oui, c’est triste à dire en nos temps de bellicisme de salon, mais je suis un pacifiste. Je n’aime pas les guerres. Même « justes ». Même de « libération ». Pur ou impur, je n’aime pas trop voir le sang abreuver nos sillons. Ce n’est pas que je place la vie humaine au-dessus de tout, je l’ai déjà dit, voir une crapule irrécupérable se faire trancher le cou m’émeut bien moins que l’ultra-sensible Badinter. Mais la guerre, elle, ne fait à de rares exceptions près, que d’innocentes victimes qu’elles soient militaires, civiles, hommes, femmes enfants ou vieillards. Et il semble qu’à terme elle ne résolve rien.  Les victoires d’hier préparant souvent les conflits et défaites de demain.

Mais, pomme à l’eau, que ferais-tu si l’on venait, jusque dans tes bras égorger ta fille et ta compagne ? Hein, que ferais-tu ?  Je n’en sais rien. Je n’ai pas de solution réelle, je crois simplement que, si possible, je tâcherais de quitter les lieux avant que les féroces soldats ne poussent leurs premiers mugissements. Contrairement à l’immense majorité de mes contemporains pour qui l’héroïsme est une seconde nature, je me comporterais en lâche, laissant le beau rôle et la gloire à ceux qui les méritent et qui seront, n’en doutons pas, légion.

Je sens que je vais me faire des amis. Car pour tous  les va-t-en-guerre (civile ou extérieure) le pacifiste est un monstre à massacrer en priorité avec toute la haine et le mépris qu’il inspire.

Et puisqu’en France tout finit par des chansons je vous en proposerai d’abord deux de Brassens que vous trouverez ici et , une de Ferré (sur un poème D’Aragon qui n’a pas écrit que des conneries) et pour finir, bien qu’il s’agisse d’un autre problème,  je vous suggérerai d’écouter ce que Félix Leclerc a pu chanter sur « Les 100 000 façon de tuer un homme ».

mardi 3 septembre 2013

Discuter avec les gauchos

Faute d'être intéressant, c'est toujours amusant.

Capture d'un échange sur le blog de Sarkofrance :

Étonnant, non ?

Une rentrée mémorable (comme toutes les autres) !



Ce matin même, notre vénéré ministre de l’Éducation Nationale, M. Peillon  a honoré la RSC ™ de son enrichissante présence.  Je l’ai écouté d’une oreille distraite car son passage à l’antenne correspondait au moment où je m’efforce, en général avec succès,  de remplir une grille de mots croisés.  Curieusement, alors que pour écrire ou lire, j’ai besoin de silence, je peux mener  de front la chasse aux mots et l’audition de discours plus ou moins sérieux.

Je ne vous infligerai pas un résumé fidèle des propos de notre cher ministre. Comme tous ses collègues passés, il a annoncé toutes les mesures qui feraient que cette rentrée serait bien meilleure que la précédente qui elle-même surpassait la précédente  laquelle, comme toutes ses devancières  depuis que rentrées il y a, avait été l’occasion de progrès incontestables. Ce qui est curieux, c’est que malgré les améliorations constantes d’un système déjà excellent les résultats semblent être de pire en pire. Comment expliquer cela ?

Pour l’idolâtre de la Grande Révolution qui préside aux destinées de notre système éducatif, la réponse est simple : C’est la faute à Sarko. Argument  solide, voire incontestable. Sarko, c’est la seule et unique cause de la crise économique, de la montée de la violence et de l’effondrement  du niveau scolaire. Ce qui est curieux, c’est que, sans avoir souffert sous le joug de ce sinistre personnage, d’autres pays au niveau de développement comparable connaissent, à des degrés plus ou moins aigus  les mêmes problèmes économiques, d’insécurité ou de montée de l’illettrisme.  Je suppose que les homologues étrangers, faute de pouvoir blâmer Sarko, fustigent les politiques de leurs prédécesseurs. Et si la réponse était ailleurs ?

J’aurais tendance à penser que le mal a d’autres causes et qu’en fait une société a la police, la justice, les politiciens, l’école, la médecine  et toutes les institutions qu’elle mérite. Plus que les réformettes de tel ou tel ministre, ce qui favorise le délitement de toutes les institutions, c’est un climat général à la fois de défiance et de revendication de droits. 

Dans le cas précis de l’école, la compétence, l’autorité et le jugement des maîtres est, de manière permanente, remise en cause par des parents insoumis revendiquant haut et fort le droit à l’excellence et au diplôme pour leurs petits surdoués.  Car tout bambin, toute bambine, même et surtout celui  ou celle dont les performances sont faibles voire inexistantes, est devenu un hyperactif, un précoce, dont les échecs ne peuvent s’expliquer que par l’incompétence de l’enseignant et l’inadaptation du système.

Nous souffrons, entre autres choses d’un déficit de confiance et de soumission à l’autorité que viennent compléter une fugacité de la concentration due au développement du zapping  et le culte de l’enfant-roi dont les pires âneries se voient érigées en inouïs exploits.

Or, un système, quel qu’il soit, ne peut fonctionner sans une solide base de confiance. Si je confie mon enfant au système scolaire, il est indispensable que je croie en la capacité de ce dernier à l’instruire. Si Je vais consulter un praticien, il est nécessaire que je le juge compétent. Si  je traîne mon voisin devant les tribunaux, il faut bien que je considère que les juges sont de sages et honnêtes personnes.  Sinon, c’est l’anarchie : je change mon enfant d’école pour le confier à un autre établissement qui s’avérera bien vite aussi mauvais que le précédent ; je vais de médecin incapable en  praticien douteux afin d’obtenir un deuxième, troisième, énième avis ; je fais appel  de tout jugement qui me déplait.

Certes, me direz-vous, mais ne pourrait-on pas considérer que les institutions, par leur inefficacité et leur inconsistance, sont à l’origine de la défiance qu’elles suscitent ?  C’est indéniable : les institutions se composent d’hommes et de femmes de leur temps, connaissant les mêmes défiances et doutes que ceux qui y ont recours. Un juge qui rejette sur la société la réelle culpabilité du justiciable, un enseignant qui pense que tous les enfants sont également doués ont bien du mal à croire en l’institution qu’ils sont censés incarner.

Il me semble que tant qu’on n’aura pas restauré un minimum de confiance, tant que la responsabilité individuelle ne se sera pas substituée à la revendication individualiste, aucune réforme n’empêchera l’école ou toute autre institution d’aller à vau-l’eau. Car même si aucune institution n’est à l’abri d’erreurs parfois graves, leur constante remise en cause mène à de bien plus graves désastres.

lundi 2 septembre 2013

S’ennuyer à mourir



« Mais soyons compréhensifs, ne venir ici que pour corriger une faute d'orthographe, faut vraiment s'ennuyer à mourir. »

Voilà ce que je me suis pris dans les dents suite à une remarque orthographique sur le blog de Madame Elooooody.  Vous pensez si ça m’a fait mal : l'apparente vacuité de mon existence m’est apparue dans toute sa cruelle évidence : sembler n’avoir pour tout dérivatif que de signaler à une personne de grande culture qu’on n’écrit pas « oripilants » mais « horripilants » est bien triste. Une fois passée la douleur cuisante de ce jugement, je me suis ressaisi.

En fait, cette fustigation de mon mortel ennui  m’est apparue injuste. Comment cette personne, que j’imagine charmante sinon lettrée, peut-elle être certaine que l’unique cause de ma visite était de pinailler sur l’orthographe d’un adjectif ?  Qu’est-ce qui peut, sinon une modestie exagérée, lui interdire de penser que je venais là pour m’abreuver à la source vivifiante de sa sagesse ? 

D’autre part, sur quoi cette délicieuse jeune femme que je soupçonne de ne suivre mon blog que de manière discontinue (voire pas du tout)  se base-t-elle pour penser que ma vie est une suite de longs moments d’ennui à peine égayés par des visites  à visées orthographiques sur son blog ? Que connaît-elle vraiment de ce tourbillon qu’est ma vie ? Comment peut-elle penser que jardinage, bricolage, cuisinage, lecturage, écrivage, mangeage et boivage  laissent la moindre place à cette « impression de vide, de lassitude causée par le désœuvrement, par une occupation monotone ou dépourvue d’intérêt » pour reprendre les termes de M. Petit Robert ?

Pour être honnête, depuis ma libération,  il y a deux ans et deux mois de ça, je n’ai jamais connu l’ennui. Il m’arrive souvent de trouver les journées trop courtes et de n’avoir pas le temps d’en faire ce que j’avais prévu.  

Maintenant, si, guidé par un louable désir de se montrer utile, on signale une légère bévue bien excusable cela a pour conséquence de se voir infligé un camouflet, comment s’étonner que le découragement vous gagne ? Doit-on pour autant faire semblant de ne rien voir,  laisser autrui dans l’ignorance ? Ne serait-ce pas là le pire des mépris ?

Quoi qu’il en soit, cette rebuffade m’aura donné prétexte à un billet, sans grand intérêt certes, mais peut-être moins ennuyeux que ce que j’aurais pu écrire sur la situation ridicule où s’est mis le Grand Conducteur Hollande dans l’affaire Syrienne.

dimanche 1 septembre 2013

Le sort en est jeté !



Il est des moments dans la vie où des décisions s’imposent. MM. Obama et Hollande le savent aussi bien que moi. Ils ont cependant la possibilité de se cacher derrière un parlement. Barak, l’irrésolu, le fait.  François, foudre de guerre, s’en dispense. Ne disposant d’aucune chambre pour entériner ou annuler mes décisions, c’est seul que j’ai dû trancher mon dilemme.

Tentant, non ?
Résumons nous. Mercredi dernier, je m’en fus à Château-Gontier, noble et puissante cité du Maine, voir une Jaguar XJ 6 Sovereign. Son propriétaire, jeune collectionneur passionné, me fit excellente impression comme sa voiture. Elle était vert anglais, en très bon état, munie de tous les équipements  dont on pouvait rêver en 1992, et même de quelques uns qu’on n’aurait alors osé concevoir.  Seuls défauts : un impact sur le pare-brise et une climatisation nécessitant d’être convertie afin d’être compatible avec les exigences présentes de la couche d’ozone. J’avoue avoir été tenté de dire tope là et cochon qui s’en dédit. Seulement, une autre m’attirait.

Après avoir observé à la loupe moult et moult Jaguar ou Daimler sur  les sites où l’on vend, j’avais finalement sélectionné DEUX berlines comparées auxquelles toutes les autres pouvaient aller se rhabiller (ou se faire voir chez Plumeau, si vous préférez).  Seulement, le propriétaire de la seconde m’avait annoncé être en vacances et ne revenir qu’en fin de semaine. Le problème se compliquait car un nouveau visiteur devait venir voir la belle castrogontérienne dès vendredi. Imaginez les affres que je traversai !

Avec des yeux ronds,elle sera parfaite !
Vendredi donc arriva. Avec deux bonnes nouvelles : le visiteur potentiel  avait fait faux-bond et le vendeur Bas-Normand était de retour ! J’aurai donc le choix. Rendez-vous fut pris et c’est plein d'impatience que je parcourus le lendemain les soixante kilomètres me séparant de la Daimler XJ 40. Ma compagne vint. Elle émettait des réserves sur la couleur rouge, les phares carrés et les jantes moins belles.  Nous la vîmes, fîmes un tour et ma  décision fut prise : C’était elle. Nous discutâmes un peu le prix, le propriétaire étant garagiste spécialisé en voitures de collection* se déclara prêt, pour une somme modique à remplacer les optiques rectangulaires par des doubles phares ronds, et tout bien considéré, le rouge plut à mon amie. Cerise sur le gâteau, la climatisation avait été convertie. Ainsi , pour un prix qui nous ferait rire si nous n’étions entre gens sérieux, devins-je propriétaire d’un véhicule de moindre kilométrage, en état quasi-parfait, climatisé de frais,  et d’une beauté ravissante.

Cependant,  avant de pouvoir en profiter, il me faudra attendre que les phares soient changés, la révision faite et le contrôle technique passé. Patience !
*Il s’agissait de sa voiture personnelle, qu’il possédait depuis plusieurs années.