..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 5 novembre 2013

Métissage




Le métissage est à l’ordre du jour. Au point d’être considéré comme à la fois une fatalité et un idéal. Tout cela est fort bien, bien que je me demande comment une même chose peut être à la fois un idéal qu’on poursuit et une fatalité à laquelle on ne saurait échapper.

Cela dit, ce métissage tant désiré, en quoi consiste-t-il au juste ?

Selon mon fidèle compagnon de galère, M. Robert (le petit), Métissage signifie :  1.Croisement, mélange de races différentes. Le métissage de la population brésilenne. FIG. Le métissage culturel => Acculturation. 2. ZOOL, BOT => hybridation.

Vu qu’il n’existe pas de races, il est évident que la première définition ne saurait être retenue. Il est d’ailleurs étonnant qu’un homme de sens aussi rassis que M. Robert base ses définitions sur des notions inexistantes. Il est vrai que mon édition date de 2003. En ces temps lointains, les superstitions étaient encore nombreuses. N’empêche, je me demande s’il ne serait pas judicieux de poursuivre en justice le ou les auteurs de cette entrée ainsi que l’éditeur…

Repoussons également les acceptions zoologique et botanique qui ne sauraient concerner le peuple le plus spirituel de la terre même si certain dirigeant le déclara constitués de veaux et que d’autres soient, suite à un grave AVC réduits à l’état de « légumes ».

Reste l’acculturarion, processus par lequel un groupe humain assimile tout ou partie des valeurs culturelles d’un autre groupe humain ou adaptation d’un individu à une culture étrangère avec laquelle il est en contact.

A ce compte-là, quatre ans et demi de séjour en Angleterre m’ont-ils métissé à l’insu de mon plein gré ? Après quelques années de vie à temps partiel puis complet en Basse-Normandie ai-je assimilé tout ou partie des valeurs culturelles des gens du Bocage ?  Quid de celles de la Beauce, du Berry, de la Touraine, du Limousin,  voire du Sénégal où mes errances m’ont amené à résider ? Apprécier les kebabs me rend-il un peu Turc ? Le canard laqué, Chinois ? Le poulet tandoori massala, Indien ? La Guiness, Irlandais ? Je crains que la réponse ne soit négative.

En fait, ce fameux métissage- acculturation,  en cas d’ « adoption de la totalité des valeurs » d’un autre groupe revient à une assimilation. Quand elle n’est que partielle, il s’agirait de ce qu’on appelle aujourd’hui l’intégration laquelle peut-être TRÈS partielle. D’autre part, pour que l’on adopte l’ensemble des valeurs d’un autre groupe, encore faudrait-il qu’au sein dudit groupe existe un consensus général sur les valeurs, ce qui n’est  et n’a jamais été le cas nulle part.

Que l’on épouse et engendre des enfants avec une personne de pigmentation et de morphologie différentes, que l’on tombe raide-dingue-amoureux des valeurs d’un autre groupe,  ne participe à mon sens d’aucune sorte de « métissage » mais de la liberté qu’a chacun d’opérer des choix que lui offre un monde rendu plus ouvert par les moyens de transport et de communication . C’est pourquoi je ne vois pas plus de raison de faire du métissage un idéal qu’une fatalité. Tout en restant un fervent participant de l'assimilation...

lundi 4 novembre 2013

Du nez rouge et de ses dangers



Je suis de ceux qui ont délibérément fait le choix de rejoindre le Parti d’en rire. Ne serait-ce que parce que pousser de grands cris d’indignation, de rage ou de douleur n’a jamais servi à grand-chose et que faire semblant de s’en foutre et de prendre les choses à la rigolade me paraît plus digne. Ainsi lorsque suite à un accident de la route je suis arrivé sur une civière à l’hôpital de Brive, n’ai-je rien trouvé de mieux, entre deux halètement causés par la douleur,  alors que l’infirmière m’annonçait  que j’allais passer à la radio, de lui déclarer : « La célébrité, enfin ! ». Cela m’a amené à des malentendus, certains interlocuteurs prenant mes antiphrases ironiques pour  des opinions sincères. Voilà le risque que l’on prend à vouloir faire le malin.

Il m’est arrivé hier une mésaventure qui ne peut s’expliquer que par l’horizon d’attente que crée un comportement habituel. De quelqu’un qui porte ordinairement nez rouge, vêtements  multicolores, perruque orange et chapeau ridicule, on attend des propos de clown. C’est pourquoi, quand sur les conseils de Corto je suis allé voir la dernière vidéo d’Archischmok, j’ai fait un sacré contresens. Il faut dire que depuis pas mal de temps je suis un fan d’Archi. Ses vidéos m’amusent. Jusque récemment, elles commençaient par un « Ave ! » suivi d’un bras d’honneur et se terminaient par un «Ouh, j’vais  te dire mon p’tit gars ! » prononcé en venant se mettre le nez contre la caméra. Entre les deux, un discours bien déjanté, bien réac, plein de trouvailles comme je les aime. Il a récemment supprimé l’Ave introductif.

La vidéo en question s’appelait « Claude Verlon ». Le nom ne m’a rien dit. Ma mémoire en ce domaine comme en bien d’autre est mauvaise. Archi apparut l’air défait. Chapeau l’artiste, c’était du crédible ! Il se mit à parler de Claude Verlon. Je réalisai bien vite qu’il s’agissait du technicien tué au Mali.  Il se disait ravagé par sa mort, il en disait du bien. Et moi, j’attendais le gag : qu’est-ce qu’il va bien pouvoir trouver comme galipette pour faire éclater mon rire, ce con ? Le discours avançant, mon attente alla croissante. Sacré Archi ! Il sait ménager ses effets, le bougre !  La fin de la vidéo approchant, je finis par avoir des doutes. Il évoquait une amitié de quarante-six ans, parlait d’un presque frère…  et la fin arriva, sans le moindre  changement de ton. J’en fus comme deux ronds de flan. J’attendais une grosse connerie et il s’agissait en fait de l’expression de la douleur sincère d’un gars qui vient de perdre un vieux copain, son meilleur ami, peut-être...

Dire que j’ai eu honte de moi, que l’envie m’a pris d’aller me cacher dans un trou de souris serait faux. J’ai juste réalisé à quel point on peut enfermer les autres dans une vision de soi qui empêche d’attendre du rigolo autre chose que le rire. On a du mal à croire que l’hypocondriaque puisse être atteint d’un mal fatal, que les personnes austères aient des moments de joie. Et on fait des erreurs…

Je ne présenterai pas mes condoléances à Archi (comment porterais-je le deuil de quelqu’un que je ne connais pas ?), je voudrais simplement lui dire mon souhait que cette douleur s’estompe bien vite, qu’il  garde sans tristesse le souvenir de cette amitié et que le deuil passé il revienne nous faire rire.

dimanche 3 novembre 2013

De Quimper à Kidal



J’ai dit hier à quel point la « révolte » des bonnets rouges me laissait sceptique. Mais le traitement qu’en ont fait les média me paraît d’une malhonnêteté profonde, mettant sur un quasi-pied d’égalité 15 000 à 30 000 participants pacifiques et 150 à deux-cents casseurs car 0.5 à 1 % des personnes présentes se sont ainsi vu offert un écho totalement disproportionné.

Quiconque a regardé les reportages de BFM, a pu constater qu’on y repassait en boucle les mêmes images de mêmes personnes jetant les mêmes projectiles ou se précipitant vers les mêmes grilles de la préfecture tandis que les mêmes policiers dégageaient d’un même jet d’eau les mêmes assaillants.

Les orateurs pouvaient s’époumoner tout leur soûl, ça n’intéressait aucunement les média. Car que voulez-vous qu’ils racontent, sinon qu’ils n’aiment ni la crise, ni les fermetures d’usines et que si le gouvernement pouvait balancer un peu d’oseille plutôt que d’en  pomper toujours plus ce serait bien mieux (notons au passage le paradoxe : comment pourrait-il distribuer sans ponctionner ?). Les casseurs, en revanche sont intéressants. Une bonne baston, avec incendie de bâtiments public, quelques blessés et interpellations, ça c’est un sujet. On sentait chez les journalistes comme un regret de ne pas avoir vu les 15 000 (ou 30 000) manifestants se ruer sur la préfecture et les forces de l’ordre. C’eut  été beau, grand, spectaculaire… Même si la mollesse imposée à nos forces de l’ordre interdisait qu’on rêvât de quelques morts…

Ben des morts, justement, on en a eu mais aux environs de Kidal, charmante commune de l’Adrar des Ifoghas, jusqu’ici injustement ignorée des tour operators comme de la presse pipole. Une journaliste chevronnée et son technicien (tout aussi couvert de chevrons) s’y sont fait abattre par des méchants. Du coup, les Finistériens ont perdu beaucoup de leur attrait. Le tout-média n’avait plus d’yeux que pour ces innocentes victimes lâchement assassinées alors qu’elles ne faisaient qu’exercer leur mission ou plutôt leur sacerdoce en récoltant d’inestimables renseignement sur ce qui se passe au juste dans le coin de Kidal. Bon. Je respecte le deuil de leurs proches et, sans partager leur peine, les plains. Maintenant, il me paraît logique qu’une envoyée spéciale en territoire de conflits armés coure plus de risques que moi en allant acheter une baguette au village voisin. Que ces risques puissent inclure celui d’y mourir n’est pas exclu (pas plus que n’est totalement exclu qu’un moment d’inattention m’amène à quitter la route et, après quelques tonneaux, transforme mon excursion boulangère en fatal accident ). J’ai donc du mal à comprendre en quoi ce triste fait justifie une réunion d’urgence à l’Élysée. Il est vrai que, depuis que la mort d’un  ou de quelques soldat(s) lors d’une opération militaire surprend et justifie un hommage national, il ne faut plus s’étonner de rien…

Transformer l’insignifiant en événement majeur est devenu la mission quasi-unique de tous les « informateurs » qui se respecte. Il faut dire à leur décharge que des faits aussi importants que l’affaire Leonarda, l’urgence qu’il y a à sanctionner les michetons ou les dérapages de Marine Le Pen,  s’ils sont pain bénit, ne se produisent pas tous les jours et que si l’on veut éviter de lasser téléspectateurs et lecteurs, ce ne sera pas en évoquant des faits insignifiants comme la montée du chômage, de la dette et des impôts qu’on y parviendra. Pas plus qu’en les bassinant avec ces faux problèmes que sont l’insécurité, l’immigration ou la montée des communautarismes.

samedi 2 novembre 2013

Ils ont des bonnets rouges, vive la Bretagne !



Voilà ce que je me serais écrié il y a quelques lustres à l’annonce de la manifestation qui s’annonce et que tout média digne de ce nom suit avec angoisse en se demandant si nos chers Bretons vont  tout casser ou bien ne casser que quelques bidules ? 

Le Breton a la tête près du bonnet, que celui-ci soit rouge ou pas. J’en sais quelque chose… Bretons, mes parents l’étaient et, ce qui ne gâte rien, tous deux Trégorois, ils bretonnaient. J’ai été élevé dans le culte de la Bretagne. Tout y était tellement mieux qu’en cette région parisienne où les contraintes économiques avaient poussé mes géniteurs à s’exiler. Car pour eux il s’agissait d’exil. Les vacances, c’était en Bretagne. Les projets immobiliers aussi. D’abord une maison de vacances. Ensuite, l’échéance se rapprochant, une maison pour la retraite. Son désir de se rapprocher du Bro ghoz, poussa même mon père à postuler en Basse-Normandie, tentative qui échouèrent sur des écueils financiers : malgré tous ses défauts, l’Île-de-France était plus généreuse… L’heure de se retirer ayant sonné, mes parents rejoignirent leur pays. Ce fut une grande déception pour ma mère qui ne reconnut plus dans celle des années quatre-vingt  sa patrie chérie des années trente et quarante… 

Dans ce climat, comment ne me serais-je senti Breton ? Sans compter que durant les années soixante-dix la Bretagne devint à la mode : les fest-noz arrosés de chouchen, les chanteurs comme Glenmor, Servat, Stivell, les Tri Yann attiraient les foules.

Et puis, le temps passa. L’enthousiasme s’émoussa. Mon père vendit la maison de vacances. Les visites s’espacèrent. Et puis la Bretagne virait à gauche, tandis que moi… Mes parents disparus, plus rien ne me rattacha à ce pays si ce ne sont des souvenirs…

Et nous voilà aujourd’hui où certains attendent je ne sais quelle révolte bretonne.  Sauf que… Nos chers Bretons, s’ils en ont après le gouvernement, sont bien oublieux. Dans son ensemble, la région a envoyé au parlement 22 socialistes et une écolo sur 27 députés... Bien souvent élus dans un fauteuil, pas du bout du bulletin. Ce Finistère où la révolte gronde, n’a élu QUE des socialistes, 5 sur 8 dépassant allègrement les 60 %.  Se révolter est bel et bon mais qu’attendent-ils ? Il semblerait que ce soit plus d’aide d’état…  Qu’ils se plaignent d’être privés d’aide européenne… J’ai bien du mal à me sentir solidaire de gens qui chérissent les causes dont ils pleurent les effets…

vendredi 1 novembre 2013

Faisons progresser la parité !



Je viens de réaliser avec horreur qu’il est des domaines où le manque de parité, bien que flagrant, semble ne pas scandaliser.

Me penchant sur les chiffres de la population carcérale, une statistique de 2007 m’apprend que celle-ci serait à 96,3 %...   … « masculine » ! Seulement un détenu sur 26 serait de sexe féminin ! Cette sous-représentation est proprement scandaleuse et paradoxalement semble ne provoquer aucune indignation dans des média pourtant si prompt à dénoncer toutes sortes de disparités.

Comment expliquer cet inquiétant phénomène ? Les femmes seraient-elles naturellement moins violentes ou plus honnêtes que les hommes ?  Seuls des esprits rétrogrades pourraient soutenir une pareille opinion. Les études de genre nous enseignent qu’il n’en est rien et que seule l’imposition de stéréotypes via un système d’éducation traditionaliste peut mener à de telles aberrations. Il serait donc urgent de développer des stratégies d’éducation  indifférenciées tendant à rendre les humains de sexe féminin à devenir plus violents et moins honnêtes. A moins que l’on parvienne à faire baisser de manière significative le degré de violence et de malhonnêteté des « mâles » (ma conversion militante aux études de genre m’impose tous ces guillemets !).

Quoi qu’il en soit, les effets d’une éducation indifférenciée comme l’éradication des comportements stéréotypés ne se feront pas sentir immédiatement. Il faudra attendre l’extinction des générations n’en ayant pas bénéficié pour en ressentir vraiment les bienfaits.  C’est là qu’intervient la discrimination positive, seule manière de rétablir rapidement l’équilibre.

La détention se mérite. Son obtention exige des hommes de multiples récidives et ces peccadilles qu’on nomme « incivilités » ne la garantissent en aucun cas. Il faudra donc abaisser le niveau de sélection pour les « femmes ». On pourrait par exemple leur permettre de bénéficier de l’incarcération pour des délits mineurs. Traversée de rue en dehors des clous : aux gnoufs ! Conversation téléphonique au volant : allez hop, en cabane ! Mots aigres-doux à la belle-mère : direction prison !

Un autre domaine où règne un manque de parité totale est l’alcoolisme. Figurez-vous que, selon des chiffres de 2003, 80 % des morts causées par l’excès d’alcool seraient « masculines » !  Et cela en dépit du fait que, probablement suite à l’inculcation de quelque stéréotype, la résistance physiologique des « femmes » à l’alcool serait inférieure à celle des « hommes ». On peut espérer qu’en dix ans les choses se soient améliorées mais pas au point d’atteindre une indispensable parité. Il serait donc utile que fussent organisées des campagnes nationales d’incitation à l’alcoolisme visant essentiellement les personnes de sexe féminin (quel que soit leur genre !).  A moins que l’on ne préfère lutter contre l’alcoolisme « masculin » ou que lors d’une période transitoire on ne promeuve ces deux types de campagne. Au législateur d’en décider.

Il existe probablement bien d’autres domaines où règne ce genre d’iniquités. Mais si mes arguments pouvaient être entendus de ceux que leur sagesse a amené à tenir les rênes de l’État, ce serait déjà un pas, bien modeste j’en conviens, vers davantage de parité et partant de bonheur et de justice sociale.