..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 5 juin 2014

Scoop !



J’avais commencé un billet sur M. Hollande, notre héros. J’y évoquais son abnégation qui le poussait  à venir quotidiennement nous bredouiller son opinion sur ci, ça et le reste bien que chacune de ses interventions fasse reculer un peu plus ses soutiens.  Je m’apprêtais à y évoquer son courage indomptable qui allait l’amener à dîner successivement avec MM. Obama  et Poutine. Je l’imaginais s’écrouler à la fin du deuxième dîner, la face dans son assiette, victime d’une crise d’apoplexie et de son dévouement à la diplomatie mondiale de la France. On aurait pu écrire sur sa tombe : « mort au vin d’honneur »…

Mais qui s’intéresse encore à ce triste personnage indûment élevé au rang de triste sire ?

J’ai changé mon fusil d’épaule : on ne tire pas sur une ambulance.

Surtout que j’avais du nouveau et de l’intéressant. Si la récolte de charançons fut bonne, il en est une qui s’avère prometteuse : celle des fraises.

C’est pourquoi, en exclusivité mondiale, je voulais vous présenter : 

LES PREMIÈRES FRAISES DU JARDIN !

(Je vous laisse le soin d’accompagner mentalement cette révélation des sons de trompettes qui vous sembleront les mieux adaptés à la solennité de l’événement)


mercredi 4 juin 2014

Un peu de sérieux !



Tout blog digne de ce nom a consacré un ou plusieurs billets au redécoupage des régions par M. Hollande et son équipe de choc. Et pendant ce temps, sur Vu des collines, que faisait-on, je vous le demande ? On causait de charançons et de haricots !  Est-ce bien sérieux ? 

La réponse est bien évidemment négative. Je pourrais dire pour ma défense que je me fous du découpage des régions comme de l’an quarante. Ce qui ne serait pas totalement faux mais reviendrait à botter en touche.  Or, une des caractéristiques principales de l’auteur de ces lignes est un  courage qui lui interdit toute dérobade. Rien de ce qui est humain ne lui est étranger (à la différence du véritable xénophobe pour qui rien de ce qui est étranger ne paraît humain). L’appartenance à une région étant une préoccupation humaine (la conscience régionale des animaux, qu’ils soient vertébrés ou non, migrateurs ou sédentaires, est aussi difficile à bien cerner que celle des minéraux), ce sujet me concerne donc.  Et pourtant…

J’ai bien du mal à me sentir enraciné dans une quelconque région. Si je passe en revue ma longue existence, je note une relative instabilité régionale : 2 ans de Bretagne, 16 ans d’Ile de France, 35 ans de Région Centre, dix mois de Limousin et 3 ans de Basse Normandie. Entre lesquels se sont  glissés 1 an et demi de Sénégal ainsi que 4 ans et demi d’Angleterre. Normalement, si j’avais dû me sentir appartenir à une région, ce serait le Centre. Eh bien non. Il faut dire que j’y ai vécu dans 3 des six départements qui composent cette région hétéroclite dont les ressortissants connaissent mal les composantes et que les gens extérieurs ont tendance à placer dans le Massif Central.  Je ne me suis jamais senti plus Berrichon que Tourangeau, Beauceron ou Percheron. En dépit de mes origines, je me sens de moins en moins Breton et ne serai jamais vraiment Normand… Si je me sens appartenir à quelque chose, c’est à  la France. C’est dire si je peux être objectif sur la question…

On nous dit que nos ex-régions n’avaient pas la taille européenne et que leur refonte nous fera économiser des milliards (en nombre pour le moins indéterminés). Soit.

Si la taille est un critère de survie et de prospérité dans l’Europe d’aujourd’hui, il serait urgent de faire fusionner certains pays membres : En rassemblant l’Estonie, la Lithuanie et la Lettonie, on obtiendrait un total de population de 6,4 millions soit 1,3 millions de moins que la future région Rhone-Alpes-Auvergne.  L’Irlande avec ses 4,6 millions de ressortissants serait devancée par 4 régions françaises. Les 2,1 millions de Slovènes seraient bon derniers des régions de France métropolitaine si la Corse ne venait leur ravir le titre. Par charité nous n’ironiserons pas sur le cas de Malte et du Luxembourg…   Sur les 28 états membres de l’Union Européenne, 20 sont moins peuplés que L’Île de France  (ceux qui mettraient mes chiffres en doute peuvent aller vérifier ). Faudrait-il scinder cette région ou fédérer certains états ? La question du poids économique des régions me paraît donc totalement  hors de propos surtout si on considère que bien des petits états ont en plus le brave culot de se diviser en régions (voir ici)…*

Parlons éconocroques. La réforme est censée nous faire faire de 10 à 25 milliards d’Euros d’économies. La fourchette est large !  La lecture de cet article laisse assez sceptique sur la réalité d’économies dont l’illustre M. Bartolone, excellent  président de notre Assemblée Nationale semble douter  lorsqu’il déclare : "Je pense que ça serait une erreur de rentrer dans la réforme territoriale en disant on va faire des économies." L’efficacité de cette réforme en matière de gestion rencontre également l’incrédulité de la Commission Européenne et, quoi qu’il en soit, les fameuses économies d’échelle, si elles ont lieu ne seront pas pour demain et dépendront de la bonne volonté d’élus dont la modération en matière de dépense publique n’est pas évidente.

En résumé, que ce soit pour la question de leur taille ou pour celle des économies potentielles, il me semble que cette réforme est éminemment socialiste parce qu’inutile. On se demande d’ailleurs si elle sera jamais appliquée, vu l’enthousiasme qu’elle déchaine et que certains de ses aspects sont prudemment remis aux calendes grecques.  On reproche souvent à M. Hollande son indécision. Quand on voit ce que donnent ses décisions, on est en droit de se demander si le problème est le caractère de ce monsieur ou plutôt le poste qu’il occupe.

*Ces remarques sont basées sur les populations des NOUVELLES régions telles que les décrit cette carte.

mardi 3 juin 2014

J’envie François Hollande !

C’est vrai, notre cher président n’a qu’un seul adversaire : le monde de la finance. Costaud comme il est, je n’aimerais pas être à la place de ce monde-là. Je n’ai pas sa chance. En tant que jardinier, j’ai des tas d’ennemis. Parmi eux, j’ai déjà évoqué la piéride, le campagnol, la fourmi, le merle, la taupe. Et voilà que la liste s’allonge…

Depuis quelque temps, je m’inquiétais de la lenteur que mettaient à lever mes flageolets. Semés peu après les haricots verts, ils ne montraient aucun empressement à sortir leurs cotylédons de terre alors que les premiers grandissaient en taille et en beauté.  N’y tenant plus, je décidai de prendre le taureau par les cornes. Je grattai donc la terre en suivant le rang et je m’aperçus qu’aucun grain, germé ou pas n’y restait de mon semis. "Dieu me shampouine, m’interrogeai-je, aurais-je été victime d’un grainetier escroc ?" Question sans grand intérêt car le jardinier est homme d’action : plutôt qu’à ressasser ses échecs passés, il concentre ses efforts sur les succès futurs. J’avais un plan B. L’an dernier j’avais récolté des haricots que j’avais laissé sécher. Extraits du bocal de verre où je les avais entreposés, ils deviendraient la moisson future de mes sillons hugolai-je in petto ! 

Je m’en fus donc quérir ledit bocal en vue d’un nouvel emblavage. C’est alors qu’un frisson glacé parcourut mon échine : en retirant le couvercle du bocal, je vis qu’il était habité par nombre de ces choses immondes :

Le répugnant coléoptère ne mesure en réalité que 3 ou 4 mm.

« Des charançons, puisqu’il faut les appeler par leur nom, lafontainai-je ! »  Ces hontes de la création qui n’ont pour but que de ruiner les féculents que le trop confiant humain entrepose en ses maigres réserves !  Ces animalcules, que leur nature chafouine poussent à se dissimuler sous des pseudos divers comme le pseudo-aristocratique « Bruche du Haricot » ou le pédant « Acanthoscelides obtectus ». Ces suppôts du malin dont les parents pondent sur les cosses, dont les larves s’introduisent subrepticement dans la légumineuse, en dévorent l’intérieur et n’en sortent qu’adultes afin de perpétuer cet infernal cycle ne laissant de vos haricots qu’une enveloppe trouée emplie de leurs déjections.

Allais-je laisser le désespoir m’envahir ? Devrais-je descendre en toute hâte au bourg voisin afin d’y acquérir de nouvelles semences ?  C’eût été oublier que le matois collinicole a toujours un plan en réserve (sinon comment survivrait-il à la rudesse de son environnement ?). Le plan C fut immédiatement mis en œuvre : des profondeurs du buffet, un verre contenant d’autres graines non charançonnées fut prestement extrait. Ces graines avaient été à l’origine du succès insigne de ma récolte de 2013 et provenaient de celle de 2012. En priant pour que leur ardeur germinative n’ait point été amenuisée par le temps, je les semai.

Voilà où nous en sommes.

lundi 2 juin 2014

Détournement de textes


La vie est pleine de surprises ! Le momentané désarroi  exprimé dans le statut d’un ami facebook  m’inspira, vendredi dernier, un billet où j’exposai, sur le mode aigre-doux qui m’a fait apprécier, entre autres, des gens du métier*, quelques truismes tirés de mon expérience du divorce.

Suite à l’emprunt par une certaine Madame La T. ou Le D. d’un de mes textes (lequel a depuis mystérieusement disparu du site qui l’hébergeait), de fil en aiguille, en suivant  les indications de M. Marchenoir, je m’aperçus que des extraits de mon billet de vendredi avaient également  été repris par un certain M. B. dans un sien statut. Des 526 mots du texte original, seuls 272 avaient été retenus, mais le plus étonnant était qu’il ne s’agissait plus de divorce mais, vu les préoccupations de cet homme,  de politique. Et ça marchait très bien. Jugez-en plutôt : 


Mais il y a mieux : les commentaires furent également repris : 




Ainsi  les judicieuses remarques de MM Pangloss et Aristide comme ma réponse à celle de Mme Boutfil (tous excellents blogueurs) pouvaient ainsi être recyclées.

La leçon que j’en tire est qu’en quelque sorte je suis parvenu à  l’universel. En omettant quelques passages, en changeant ici ou là un mot ou deux, mes profondes pensées peuvent s’appliquer à toutes les situations dramatiques que peut rencontrer tout humain au cours de sa vie :

  •  Panne de télé

  • Magasin de bricolage fermé le dimanche

  • Visite inopportune de la belle-mère

  • Mouche dans le lait

  • Etc.

dimanche 1 juin 2014

Ils nous auront tout fait !




Ce n’est ni le profond philosophe, ni l’esthète délicat, ni le bouseux arriéré, ni le bricoleur fou, ni le fin lettré, ni l’ivrogne mondain, ni le sémillant vieillard, ni le critique littéraire, ni l’homme d’action et de réflexion, ni  l’admirateur de Pauline Carton, ni le producteur de tomates qui s’adresse à vous aujourd’hui. C’est le fumeur. Car fumeur je suis, invétéré et inconditionnel depuis une cinquantaine d’année.

Je pensais faire un billet sur l’évolution du  paquet de Dunhill  menthol. Voici quarante ans, alors que j’arrivais à la fin de mon  premier séjour en Angleterre, pour une raison qui m’échappe, j’abandonnai soudain les Disque Bleu filtre pour des Dunhill menthol. De retour en France, je me tournai vers les Royale Menthol longues et y suis resté fidèle.  Lors de ma récente tournée d’achats  en Espagne, les seules menthol longues que je pus trouver furent des Dunhill.  J’appréciais jadis l’esthétique de ce paquet plat et large, son vert profond, les armoiries et le lettrage qui en faisaient un objet classieux en diable. L'actuel paquet a conservé la couleur mais en se modernisant a perdu de son élégance. Surtout qu’est venu s’inscrire sur un bon tiers de son recto un de ces slogans imbéciles en noir sur blanc dans un cartouche  noir  rappelant judicieusement les faireparts de décès de jadis.  Au verso, une photo supposée choquante vous met en garde contre un éventuel cancer présenté comme inéluctable.  Je ne sais pas si faireparts et photos ont dissuadé qui que ce soit de fumer, mais il est certain qu’ils ruinent l’esthétique du paquet.

Et voilà que j’apprends que ces déplorations seront, selon le Figaro, bientôt obsolètes : Mme Marisol Touraine, dans sa grande sagesse aurait décidé de mener contre le tabagisme une nouvelle campagne qui s’avérera probablement aussi décisive que les autres. Une des mesures phares de ladite campagne serait l’adoption de paquets  neutres décorés de photos supposées « choc » sur 65% de leur surface. Ces paquets anonymes ont été adoptés en Australie, pays qui n’a, en matière de connerie, de leçons à recevoir de personne. L’effet de la mesure fut saisissant : près d’un pour cent de baisse des ventes ! Reste à savoir si cette spectaculaire baisse n’est due qu’à cette modification. Autant dire que, si ce projet était mis en œuvre,  il présenterait les caractéristiques d’une véritable réforme socialiste : inutile voire contre-productive mais apte à mécontenter.

Et si on foutait un peu la paix aux fumeurs ?  D’où sort-on les 70 000 victimes annuelles du tabagisme ? Ça ne fait après tout que  12% des décès alors que 30% de la population sont supposés fumer. Ce qui serait ballot c’est que seuls les 18% qui s’en seraient n’importe comment sortis arrêtent alors que les autres continuent…

Petite récréation : Dans la série « Pourquoi se gênerait-on ? », un commentateur m’a signalé qu’une brave dame se déclarant maître de conférence à l’Université de Rouen avait copié-collé un mien billet en se l’attribuant. La dame étant coutumière du fait et un autre blogueur lui ayant consacré un ironique billet suite à un « emprunt » similaire, je n’en dirai pas plus.