..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

samedi 14 janvier 2017

Pluriel

La gauche fut un temps plurielle. Ces derniers temps, elle l'est un peu moins mais elle en a gardé une certaine aversion pour le singulier. C'est pourquoi, le ministère de la famille, vu qu'il y a plusieurs types de familles (homoparentales, monoparentales, tuyau de poêle (celles où tout le monde s'emmanche), régnantes, recomposées, décomposées, surcomposées, traditionnelles, etc.) est devenu Ministère des Familles, de l’Enfance et des Droits des Femmes. Curieusement, enfance est demeuré au singulier alors qu'il est indéniable qu'existent diverses enfances (heureuses, malheureuses, de Charlemagne (clin d’œil!), où l'on retombe, etc.).

Mais ne boudons pas notre plaisir : un gouvernement qui reconnaît la multiplicité des composantes regroupées sous un terme générique ne peut qu'être loué. Seulement, ses méritoires efforts ne vont pas jusqu'au bout de leur logique.

Par exemple, il existe un Ministère du Travail, de l'Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue Social. Comme s'il n'existait qu'une sorte de travail, d'emploi, de formation professionnelle et de dialogue social ! Le travail peut être pénible, enrichissant, forcé, manuel, intellectuel, à domicile, de romain, sur soi, de deuil, à temps partiel... Quand aux emplois qu'il soient du temps, fictifs, précaires, stables ou autres, nier leur variété est un peu léger. La formation professionnelle peut être initiale, continue, qualifiante, uniquement-destinée-à-donner-l'impression-d'une-inversion-de-la-courbe-du-chomage-en-transférant-des-chomeurs-de-la-catégorie-A-à-la-catégorie-D... Le dialogue social connaît lui aussi des variantes : traiter des problèmes autour d'une table n'est pas comme le faire en poursuivant des cadres dont on arrache les chemises.

Peut-on parler d'une Éducation Nationale comme si celle qu'on reçoit dans un lycée de quartier sensible était semblable à celle que dispense Henri IV ? Pour refléter les disparités du système ne pourrait-on pas supprimer le terme « Nationale » et parler d' « Éducations » ?

Parmi les ministères susceptibles de connaître une salutaire pluralisation, je citerai, pour des raisons que vous devinerez aisément, ceux de la justice, de l'Économie, de la ville, de la fonction publique, de la culture et de la communication, de l'agriculture, du logement et de l'aménagement du territoire. Pour l'Outremer, c'est fait.

Dépêchons-nous de pluraliser car une telle réforme, aussi fondamentale qu'urgente, permettrait à notre révéré Président d'occuper dans les mémoires de la France, de l'Europe, du Monde et de l'Univers une place encore plus prestigieuse que celle qu'il y a déjà obtenue par ses insignes mérites.

vendredi 13 janvier 2017

Vivement les vacances !

Dans deux jours et quelques heures, je partirai en vacances. Mon chauffeur (en fait, une chauffeuse) viendra me chercher à la maison en berline blanche. J'aurais préféré que ce fût en limousine mais ils n'en avaient pas de disponible. Une heure de route et j'arriverai à destination. Hébergement de luxe pour 95 € la nuit, soins compris : une affaire ! Ç'aurait même pu être gratuit si j'avais consenti à partager ma chambre !

Dimanche, donc, à 15 heures je serai à la réception et pourrai aller profiter de ma chambre sans retard (ces voyages, ça fatigue). Bien vite arrivera l'heure du dîner, car on dîne tôt à l'hôtel Saint-Martin : entre 18h et 18 h 30 ! C'est bien, ça vous laisse libre pour la soirée. Il se peut qu'il y ait un petit supplément pour bénéficier de la télévision, mais vu la modicité des tarifs...

Suivra une nuit de rêve dans un lit non seulement confortable mais équipé d'un sommier électrique. S'il n'y a pas grand chose à la télé, on peut toujours s'amuser à se lever les pieds ou la tête : rigolade assurée. Ce qu'il y a de bien dans ce genre d'hébergement, c'est qu'on y passe voir si vous dormez bien. C'est un service que même les plus onéreux palaces n'offrent pas. J'espère que les visiteuses n'oublieront pas de bien faire claquer les portes !

Le matin, entre 7 h 30 et 8 h, ne me sera servi AUCUN petit déjeuner car il ne faut pas que j'arrive ballonné à la séance de soins. La séance peut durer jusqu'à une heure, parfois un peu plus. Ça a l'air super-cool. On commence, même si on n'est pas junkie, par vous faire une petite piquouze. C'est dire si on vous chouchoute ! Personnellement, c'est pas vraiment mon truc mais si ça ne fait pas de bien, ça ne fait pas de mal. Ensuite on vous colle un cathéter dans l'artère fémorale et on remonte jusqu'au cœur. Une fois arrivé, on repère la zone à soigner puis on la traite par radiofréquence. Si ça fait un peu mal : un coup de sédatif et on n'en parle plus. Cocooné qu'on est ! Reste à savoir s'ils ont prévu des distractions. Une heure, c'est long à ne rien faire. J'apporterai un jeu de carte. Si les infirmières ne sont pas trop occupées, on pourra faire une petite belote. Sinon, j'ai des mots croisés.

Ensuite, si tout s'est bien passé, on doit retourner à la chambre et se taper un bon repas. Une petite cigarette par là-dessus, un après-midi de farniente et re-gueuleton, re-nuit de rêve, petit dèje, visite de courtoisie de l'équipe soignante et retour à la maison en berline avec chauffeur.

Vous me direz que des vacances de deux jours c'est un peu court. Certes, mais vue la qualité des prestations proposées ça vaut bien quinze jours de camping. Surtout avec le temps qu'on a en ce moment ! Vous comprendrez l'impatience que j'ai de les voir commencer !

jeudi 12 janvier 2017

Eurêka !

Je voudrais, mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, évoquer aujourd'hui un des problèmes majeurs qui se posent à tout homme et à toute femme (quels que soient leur couleur, leurs convictions, leur orientation sexuelle, le prénom de leur belle-mère, la couleur de leur voiture, le montant de leur loyer, leur série américaine préférée, leur degré de dépendance aux drogues dures, leur consommation annuelle de charcuterie, leurs gains au loto, leurs talents culinaires, le temps qu'ils passent à regarder du porno sur leur ordi au bureau, etc.), à savoir celui de déterminer quelle est la boisson qui comble le mieux leurs attentes.

Je vois déjà s'élever vos protestations : une boisson doit être adaptée au moment de la journée où on la consomme ou aux plats qu'elle accompagne. Loin de moi l'idée de nier qu'il convient au réveil de tremper ses croissants dans un bol de whisky et que rien ne se marie mieux avec les sardines grillées qu'un chocolat bien sucré. Mais là n'est pas mon propos. Je parlais de LA boisson, capable de procurer à qui la boit une parfaite satisfaction après qu'il a eu soif.

N'étant pas soiffard de nature (je ne bois normalement qu'à l'apéro et durant les repas, souvent par pur vice), il faut que la température s'élève singulièrement pour que je ressente le besoin de consommer du liquide. C'est donc, logiquement, lors de mon séjour prolongé au Sénégal, voici plus de quarante ans que je me suis, en vain, mis en quête du breuvage susceptible non seulement d'étancher ma soif mais aussi, ce faisant, de m'en trouver comblé. Aussi est-ce avec conscience et méthode que je m'attaquai au problème. La bière fut rejetée pour son amertume et l'état où sa consommation en quantité vous laisse ; le vin rosé bien frais se montra méritant mis à part qu'il endort et vous laisse la bouche pâteuse ; le Coca, les sodas, la limonade offrent une sensation de satiété qui s'avère bien fugace. Restait l'eau. Quoique ma compagne d'alors l'eût déclarée être LA boisson, je ne retirai de ce liquide inodore, insipide et incolore qu'insatisfaction : tout au plus un pis-aller.

Depuis, les rares fois où je ressentais le besoin d'absorber force liquide (en temps de canicule) je me résignais à l'eau. Jusque voici un peu plus d'un mois. Sortant de l’hôpital de Tulle, dûment muni d'une longue ordonnance, je me mis à ressentir une soif quasi-permanente. C'était dû à un diurétique qui comptait au nombre des jolis bonbons qu'on m'avait prescrits. Matin, midi, après-midi, soir et même nuit j'avais une soif de rat. Allez savoir pourquoi, un jour où j'arpentais les allées du Super U de Seilhac (viande limousine ultra-coriace et choix réduit ), me vint l'idée d'acheter un flacon d'un litre et demi d'un breuvage oublié : le cidre puisqu'il faut l'appeler par son nom !

Le cidre, j'en avais fait l'expérience, durant mon enfance quand nous allions en Bretagne. Expérience peu convaincante. Dans les fermes où nous allions en visite, on en offrait aux enfants un petit bol. C'était du fait maison : souvent huileux et d'un goût bien âpre. Infect pour tout dire. Un peu plus tard, quand, mercenaire, j'aidai le Père Petit dans ses travaux maraîchers, j'obtenais, en sus de mon maigre salaire, une bouteille de cidre. On se serait cru en Bretagne ! En conséquence, je développai une certaine méfiance vis à vis de cette boisson. Mais revenons à notre Corrèze.

Donc, je fis l'emplette de cidre. Et ce fut la révélation. J'avais enfin trouvé MA boisson, LA boisson. Légère en alcool, douce sans excès, agréablement parfumée, faiblement pétillante, peu coûteuse : parfaite ! Depuis, je ne bois plus que ça (sauf à l'apéro) ! J'en suis à me demander si la gourmandise ne motive pas autant ma consommation que la soif permanente qui fut à son origine. Sans compter qu'une moindre consommation d'alcool favorise les chances qu'a mon foie de survivre à mon cœur ou à mes poumons (tous organes que, selon ma fille, la médecine se dispenserait de prélever sur moi si je lui léguai mon corps ) : que des avantages, je vous le dis.

VIVE LE CIDRE !

mardi 10 janvier 2017

Deviendrons-nous de la MHI ?


Nous devons à M. Renaud Camus le concept de Matière Humaine Indifférenciée. La MHI est le produit de la mondialisation qui crée des humains hors-sol,aisément interchangeables, et fait des hommes une matière première comme une autre.

Comme bien des réacs, sans aller jusqu'à en pleurer, je regrette l'émergence de ces êtres sans racines, sans identité, de ces soi-disant « citoyens du monde » dont Mme Theresa May a si justement déclaré qu'en croyant en être un on était en fait « citoyen de nulle part ». Encore, si ceux qui acceptent de se considérer comme de la MHI s'en tenaient à leur conviction, ce serait tolérable. Seulement ces malades se voudraient contagieux et via les media et les politiques qui sont des leurs, ils s'attaquent en permanence à ceux qui continuent de revendiquer des traces d'identité culturelle nationale. Enfin, ceux de leurs (non) concitoyens qui le font, car bizarrement, les allogènes bénéficient d'un droit inaliénable à la conservation de leur identité sur notre sol. Sous les coups de boutoir conjugués des « progressistes » adeptes de la MHI et des allogènes revendiquant haut et fort le maintien de leur identité, il est à craindre que notre civilisation ne s'écroule.

Reste à savoir en quoi peut bien consister ladite identité qu'on nous refuse. Je la crois diverse mais fondée sur un amour commun d'un territoire, d'une langue, d'une culture, d'un destin partagé. Pour le ressentir, encore faut-il en avoir une conscience minimum et cette conscience s'est étiolée à mesure que se développait l'urbanisation laquelle connut à partir des années 50 du siècle dernier une expansion spectaculaire faisant passer les ruraux de près de 50% à 18% en 2006. Le développement des populations périurbaines depuis la fin des années 70 n'y change rien dans la mesure où celles-ci ne font que transporter un mode de vie urbain au sein de campagnes situées à une distance raisonnable des centres urbains. Il n'y a pas à proprement parler de ré-enracinement.

Or rien ne ressemble davantage à une ville d'Europe qu'une autre ville d'Europe. Mis à part des centres historiques qui, quand ils existent et présentent un certain intérêt, perdent de plus en plus leur rôle commercial au profit du tourisme, on retrouve dans chaque unité urbaine, les mêmes barres d'immeubles, les mêmes zones pavillonnaires, les mêmes zones commerciales, les mêmes hôtels, les même chaînes de restauration, les mêmes complexes cinématographiques, les mêmes médiathèques, etc. Si, comme c'est le cas en France, on y ajoute la perte progressive des accents locaux effacés par l'influence des media audio-visuels, on obtient de plus en plus d'individus indifférenciés propres à se transformer, en les poussant un peu, en MHI. D'autant plus qu'à la différence du début de l'urbanisation de masse ou les migrants de l'intérieur gardaient des liens très forts avec leur terroir d'origine où demeurait encore une grande partie de leurs proches, les urbains de 2e ou 3e génération n'en conservent que peu ou pas du tout.

A l'aube du XIXe siècle les ruraux représentaient 82% de la population française. Aujourd'hui il n'en constituent plus que 18. Pourtant, c'est dans un XVIIIe siècle essentiellement rural que la France connut l'apogée de son rayonnement linguistique et culturel. L'élite européenne parlait français. Les souverains s'arrachaient nos philosophes, nos arts étaient florissants. Il faut croire qu'une élite citadine restreinte produisait plus de richesse culturelle que les masses urbanisées vaguement instruites d'aujourd'hui.

Mais une culture n'est pas le fait que de l'élite. La France rurale avait ses cultures locales et diverses. Chaque terroir avait sa manière de construire, son parler, variant parfois d'un village à l'autre, ses traditions, ses fêtes, et aussi une certaine stabilité sociale qu'on tendait à entretenir par des mariages entre personnes socialement compatibles. Le XIXe siècle, avec le développement des routes puis du chemin de fer vit s'établir une spécialisation des activités agricoles en fonction des capacités des sols et des reliefs sans que pour autant ne disparaisse la polyculture. Cette France diverse ne se réunissait pas moins autour de ses souverains et plus tard de la république et cultivait le sentiment d'appartenance à une nation.

Le passé est le passé, regrettable ou regretté, il ne reviendra pas. Si on veut éviter de se voir transformé en MHI, il faut définir un nouveau socle à l'identité française. Un début pourrait consister à éradiquer l'esprit de repentance. Admettons que nos ancêtres aient, par le passé commis des erreurs, voire des crimes. Est-ce à nous qui n'y sommes pour rien de nous en excuser auprès de gens qui n'en ont pas été victimes ? Et les leurs d'ancêtres, ils ont toujours été blanc-bleu ? Exigeons-nous des descendants de ceux qui ont bénéficié des progrès apportés par nos pères de nous en vouer une éternelle reconnaissance ? En admettant cette question réglée, on pourrait envisager de rétablir dans notre enseignement l'étude de l'histoire de notre pays et de sa culture (littéraire, musicale, architecturale, etc.) dont nous n'avons aucunement à rougir. Il est au moins aussi important de savoir d'où on vient que où on veut ou peut aller. Il se peut même que la connaissance du passé permette d'envisager plus clairement l'avenir et de l'inscrire dans une continuité plutôt que dans d'insensées ruptures comme certains tendent à le faire aujourd'hui.

Sans une profonde régénération des mentalités, nous ne pourrons que sombrer dans le multiculturalisme, le communautarisme et les graves troubles qu'ils ne manquent d'engendrer. Une nation ne peut survivre et prospérer qu'en assimilant les allogènes qui la rejoignent tout en limitant leur nombre. Comment pourrait-on espérer assimiler qui que ce soit à une culture et une histoire qui ne serait qu'un long chapelet d'aberrations, d'erreurs et de crimes commis précisément contre ceux qu'on dit vouloir accueillir ? A une nation présentée aujourd'hui même comme porteuse de haine à leur égard ? On s'assimile à ce qui est riche, sain, conquérant et prometteur. Jamais à ce qui apparaît comme décadent, moribond et confit de remords. Une nation en proie à de tels vices ne saurait inspirer au mieux que le mépris, au pire que la haine. Je crains que nous n'en soyons là.

Sans un profond et majeur sursaut culturel, il me semble que la France, pays magnifique, construit et maintenu au fil de nombreux siècles et d'inénarrables vicissitudes ne sera bientôt plus qu'un territoire où viendront de plus en plus s'entasser des gens venus d'ailleurs pour qui elle ne sera qu'un lieu de vie, qui en ignoreront tout, y introduiront des cultures antagonistes et qui bien vite sombrera dans la pauvreté, la violence et finalement l'oubli.

Ce n'est pas le destin que je lui souhaite.

lundi 9 janvier 2017

L'eunecte



Si vous disposez d'un vaste logement équipé d'un fleuve et accueillant une faune et une flore tropicales abondantes et variées, ce qui, j'en conviens, est rarement le cas à Paris intra-muros, l'eunecte pourrait constituer pour vous un NAC (Nouvel Animal de Compagnie et, dans ce cas précis, de PAS TRÈS BONNE compagnie). J'en vois déjà certains se gratter la tête en se demandant ce que peut bien être un eunecte, et parfois même envisager de recourir au dictionnaire. Je leur éviterai ce tracas en leur précisant que l'eunecte est mieux, quoique souvent trop mal, connu sous le nom d'anaconda. Appartenant à la famille des Boidae, une famille généralement respectable et respectée et dont il est la honte (cf.infra), il a pour cousin le boa constricteur que seuls les lecteurs distraits confondent avec un maçon.

C'est une belle bête qui peut dépasser les 200 kg. La femelle, plus grande que le mâle, atteint une longueur de six à huit mètres tandis que son partenaire se contente de n'en mesurer que de quatre à six. Notons toutefois qu'un grand mâle, de la même taille qu'une petite femelle, n'aurait pas l'air ridicule sur les photos de mariage à condition que son élue ne porte pas de talons hauts. S'il y avait mariage. Car, et ça arrive dans les meilleures familles hélas, la dame eunecte est une fieffée salope. Il n'y a pas d'autre mot. Figurez-vous qu 'en émettant des phéromones, cette dévergondée attire jusqu'à douze partenaires qu'elle entraîne dans un « ballet nuptial » (Ah qu'en termes galants ces choses-là sont mises)  ! Une honte ! Même une ministre de la République ne fait pas ça ! Enfin, pas régulièrement. De ces partouzes naissent jusqu'à cinquante petits mesurant entre 60 et 90 cm. Leur mère indigne les laisse se débrouiller seuls dès leur naissance ce qui a pour heureuse conséquence une forte mortalité périnatale. A ce propos, je ne saurais trop mettre en garde mes lecteurs contre les pratiques malhonnêtes de certaines animaleries qui tentent de faire passer des bébés anacondas pour des couleuvres adultes. Ceux qui les achètent et s'y attachent se voient vite contraints d'agrandir leur baignoire, voire de déménager avant de se résigner, la mort dans l'âme, à les vendre à quelque restaurant chinois. C'est bien triste.

Vous vous en doutiez déjà un peu, l'anaconda, aime l'eau. Il vit quasi continuellement dans les fleuves ou les marécages des zones subtropicale d'Amérique du sud. Et là, ne laissant apparaître que ses yeux, il attend ses proies. Celles-ci vont des gros rongeurs au tapir en passant par le capybara, les poissons, les tortues, les caïmans et, horresco referens, jusqu'aux chiens. Que les espèces soient en voies d'extinction, il s'en tamponne ; de la peine qu'il occasionne aux maîtres de braves toutous, pour reprendre ses termes, il se « contrefout ». Ayant mordu ses proies, il les entraîne sous l'eau où il les noie à moins qu'il ne les étouffe avant de les avaler. Vu qu'il ne les mâche pas, il laisse à ses puissants sucs digestifs le soin de les digérer. Cette digestion peut durer de quelques jours à plusieurs semaines selon la taille de la proie (pour une belle-mère, compter un bon mois).

Les conditions requises pour que ce compagnon ne souffre pas trop de sa captivité le rendent difficile à héberger. Sans compter que si vous possédez un chien ou une frêle grand-mère auxquels vous tenez mieux vaudrait éviter qu'ils ne s'en approchassent trop. Un des rares aspects positif de l'animal est qu'il peut rester jusqu'à deux ans sans manger. Chose que vous ne pourriez raisonnablement attendre du chien qui vous ruine en croquettes. Maintenant que vous savez tout, à vous de décider si ce NAC vous convient et si vous êtes en mesure de l'accueillir dignement.

Pour finir, je mentionnerai deux expressions courantes relative à cet animal :
« Trop poli pour être eunecte » souligne les côtés grossiers de la bête.
« L'eunecte plus ultra » signale ses tendances politiques souvent extrémistes.

dimanche 8 janvier 2017

Les minarets appelleront-ils dès demain ?




Je viens de terminer la lecture du dernier ouvrage de Philippe de Villiers Les Cloches sonneront-elles encore demain ? . Livre intéressant en ce qu'il analyse et décrit avec force détails et références les lents mais inexorables progrès de l'Islam en France, les compromissions, voire les collusions, des politiques avec le salafisme et d'autres courants fondamentalistes de l'Islam, la vanité d'un projet d'islam à la française, la disparition du « roman national »au profit d'une culpabilisation systématique, et bien d'autres aspects du changement d'identité en cours dans notre pays.

S'il n'apporte pas grand chose de nouveau à qui est déjà contaminé par « l'idéologie moisie du renfermement sur soi et du rejet de l'autre », ce livre a le mérite d'en proposer une synthèse bien écrite et souvent véhémente. Seulement, si le constat de la maladie est complet, au niveau de la thérapeutique, l'ouvrage laisse à désirer. Bien sûr, il est bien question ici ou là de s'opposer à l'islamisation, la remigration est évoquée, le livre se termine sur de ferventes et parfois lyriques déclarations d'amour à la France, sa langue, sa culture. Tout ça est bel et bon. Seulement que fait-on concrètement ? L'idée de faire renaître l'amour du pays dans le cœur des Français est excellente seulement, qui s'en chargera ? Des parents plus préoccupés de leur bien être matériel que du devenir culturel de leur pays ? Une Éducation Nationale gérée par des pédagogues élevés hors-sol et son corps enseignant généralement acquis aux âneries de l'auto-flagellation, préférant souvent des mièvreries modernes aux magnifiques œuvres classiques ?

Si le mal est bien décrit, où se trouve le remède ? J'avoue sortir de cette lecture plus abattu que revigoré. Sans compter que ceux qui achèteront et liront ce livre seront, sauf accident, des convertis, que les artisans de la démolition l'ignoreront et que si, par aventure ils s'informaient de son contenu, ils continueraient d'en nier le fondement.

samedi 7 janvier 2017

Parlons chasse (2)

Les mêmes qui sont contre la chasse aux zanimaux, aiment loups, ours et à un moindre degré, lynx. Si on s'est ingénié tant de siècles durant à les éradiquer, c'est probablement qu'ils causaient de menus dégâts aux élevages. A moins que ce ne soit dû à la méconnaissance que les âges obscurs avaient des véritables mœurs de ces inoffensifs végétariens ? Curieusement ces mêmes personnes n'aiment pas les rats. Quoi de plus joli et attachant pourtant que cet aimable rongeur ? Cependant, quand ils prolifèrent jusqu'à s'enhardir à paraître en plein jour dans les cours d'immeubles, on s'en plaint, parle d'insalubrité et on dératise. Comme quoi, la vie, hein ?


En vérité, il semble que l'homme n'ait de tout temps prospéré qu'en s'opposant à la nature y compris en éradiquant les espèces qui portaient tort à ses activités, voire à sa subsistance. Dans le meilleur des cas on contenait ces espèces dans des lieux peu fréquentés car inhospitaliers ou impropres à la culture. L'idée de vivre en accord avec ce qui reste de nature (car, je me tue à le répéter, dans nos pays de vieille civilisation il y a beau temps que parler de nature vierge ou d'écosystème naturel n'a plus aucun sens) est une idée nouvelle, liée me semble-t-il à la décadence générale qui frappe le monde occidental. Tel ou telle qui va jusqu'à refuser le « vivre ensemble » avec des hommes d'autres cultures ou d'autres couleurs l'acceptent volontiers ou plutôt acceptent volontiers que les gens des campagnes l'adoptent avec des animaux dangereux. On frise la contradiction.


Pour ce qui est des lâchers de faisans, de perdrix ou de lièvres, ayant vécu nombre d'années en Eure-et-Loir, j'ai pu en voir en quantité. Il y avait une saison où le lièvre de route (également nommé lièvre plat statique ou lièvre écrabouillé) pullulait et des endroits où il fallait s'arrêter pour laisser passer des faisans visiblement peu enclins à s'envoler. J'ai même vu, jadis, dans certains coins reculés de l'Essonne, les champs se recouvrir de ces mêmes volatiles en vue d'une prochaine « chasse » après laquelle les émules de Nemrod pouvaient poser fièrement derrière les centaines de volatiles qu'on étalait dans la cour du château organisateur. Eh bien figurez vous que je ne trouve pas ça choquant car on peut imaginer que de ces bêtes d'élevage lâchées quelques-unes éviteront le plomb des chasseurs, s'ensauvageront et maintiendront, vaille que vaille, un semblant de vie sauvage. Car figurez-vous que cailles, faisans, lièvres font parfois mauvais ménage avec les moissonneuses-batteuses et autres engins de l'agriculture intensive qui ont une fâcheuse tendance à les ratatiner. Sans ces lâchers, bien des espèces ne seraient plus que des souvenirs.

Bien sûr on pourrait interdire l'agriculture intensive et ainsi renouer avec famines et disettes comme en connut, par exemple, la France de 1789. Ce qui nous ramène à la chasse car en cette année bénie (par ceux qui la bénissent) les cahiers de doléances du tiers-état rural de bien des provinces récriminaient contre les ravages provoqués par lapins de garenne et pigeons et demandaient le droit de les tuer ainsi que tous les autres animaux nuisibles aux cultures. Le lapin, Dieu merci, ne ravage plus les cultures car en bien des endroits la myxomatose et d'autres maladies virales en sont quasiment venues à bout, contraignant les sociétés de chasse à effectuer des repopulations. Quant au pigeon biset, suivant l'exemple de bien des campagnards il a connu l'exode rural et pourrit aujourd'hui la vie des citadins notamment par ses profuses déjections.


Si on veut vraiment protéger loups et autres ours, je proposerais qu'on leur aménage de vastes espaces boisés et bien clos où ils pourraient s'ébattre en compagnie des cerfs, de chevreuils et de sangliers dont ils réguleraient la prolifération. Les zamis des zanimaux pourraient envoyer leurs enfants y jouer en leur compagnie, vu qu'ils sont totalement inoffensifs. Le seul problème est que ces braves carnivores n'ayant, en dehors de l'homme, aucun prédateur naturel, ils risqueraient de proliférer et d'entraîner la disparition de leurs proies. Dans ce cas, on se verrait dans l'obligation d'organiser des battues afin d'abattre, la mort dans l'âme, les effectifs surnuméraires et/ou d'élever (ou de capturer ailleurs) cervidés et suidés afin de les lâcher dans ces grands parcs.


La vie n'est décidément pas simple...