..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

dimanche 18 juin 2017

Philosopher

Il y a quelques jours avait lieu l'épreuve de philosophie du baccalauréat. J'avoue que les sujets me laissèrent, comme d'habitude plutôt pantois. A part oui, non ou peut-être, je ne saurais que répondre aux questions posées. Or il faut disserter. Évoquer le pour, le contre, le dessus, le dessous, de problèmes que l'on n'a jamais rencontrés dans la vie civile. Ni ailleurs, vu qu'il n'y a plus de service militaire. Franchement, qui d'entre vous n'a pu trouver le sommeil, taraudé qu'il ou elle était, par la question de savoir si une œuvre d'art est nécessairement belle ou si l'on peut se libérer de sa culture ? J'en suis à me demander à quoi peut bien servir la philosophie et à me féliciter d'avoir obtenu mon bac à un âge où la vanité de ces questionnements ne m'apparaissait pas.

D'après un certain Michel de Montaigne, « Philosopher c'est apprendre à mourir ». Admettons. Le gaillard est réputé sérieux. Ne m'intéressant aucunement au rugby, j'ai abandonné la lecture de ses Essais d'autant plus vite que l'ouvrage était bourré de fautes d'orthographe et de mots incompréhensibles.

Mais revenons à nos moutons. Apprendre à mourir ! Fallait le trouver. Il me semble qu'au même titre qu'une candidature LREM à la députation si quelque chose ne demande aucun apprentissage, c'est bien mourir. Tout le monde y parvient (ce n'est pas le cas pour la candidature LREM). Du nouveau-né au centenaire. Sans entraînement préalable. Beaucoup de gens sont trop craintifs pour oser contrarier leur conjoint, leur belle-mère, leur chef hiérarchique, voire leur animal de compagnie. Ils s'abstiennent de le faire, trouvent des échappatoires. Pourtant, jusqu'à preuve du contraire, il ne s'est jamais trouvé qui que ce soit de suffisamment lâche pour éviter la mort.

Vu qu'apprendre à mourir n'est pas nécessaire, de deux choses l'une : soit l'ex-maire de Bordeaux, comme son actuel successeur, disait un peu n'importe quoi, soit il avait raison et dans ce cas philosopher ne servirait pas à grand chose.

D'un autre côté, il faut bien « passer le temps petit qu'il [nous] reste de vivre » comme disait le bon Aragon. Aussi, si le bilboquet ne nous passionne qu'à moitié,  pourquoi ne philosopherait-on pas ?

vendredi 9 juin 2017

Micro-trottoir et autre attrape-nigauds

S'il existe une pratique aussi répandue que malhonnête c'est bien le micro-trottoir. Les media audio-visuels en raffolent. Quels que soient le problème ou la question, on va interroger l'homme de la rue (qui n'est pas comme je le croyais, en mon enfantine innocence un clochard). Et celui-ci répond. Et il tente généralement de le faire comme il faut, de n'avoir l'air ni trop con ni trop extrémiste, de paraître intelligent et posé, ce qui l'amène à répéter de préférence la parole de la soi-disant élite. La malhonnêteté du procédé est évidente : car ne passe à l'antenne qu'une sélection des propos recueillis et que ce choix est bien entendu conforme aux a priori de la rédaction. Bien sûr on laissera une petite place à des opinions divergentes mais seulement dans le but de maintenir une illusion de vraisemblance : une trop grande unanimité finirait par sembler suspecte.

Pourquoi a-t-on recours à cette piètre comédie ? D'abord par démagogie. Elle permet au gogo de base de penser que son avis a une quelconque importance. Mais aussi et surtout pour influencer. Le choix des propos diffusés jouent un double rôle : conforter les auditeurs qui partagent les préjugés du media choisi que leur opinion est quasi-unanimement partagée et donner à ceux qui ne les partagent pas l'impression qu'ils sont ultra-minoritaires ce qui peut pousser un mouton à penser qu'il s'est égaré loin du troupeau..

Il en va de même pour la parole qu'on « donne » aux auditeurs et autres téléspectateurs. Les questions ou remarques y sont si bien filtrées que sauf à proposer un discours acceptable pour, une fois à l'antenne, parler de toute autre manière, les propos discordants sont systématiquement éliminés. Ces mauvais plaisants se voient vertement tancés par le propagandiste qui les accuse de malhonnêteté comme si lui et son équipe, en censurant systématiquement toute parole non-conforme se montraient probes.

Mais mon pauvre ami, vous enfoncez-là des portes ouvertes ! Qui peut bien accorder le moindre crédit à ces pantalonnades ? Eh bien justement : j'ai de plus en plus l'impression que les Français sont des gogos avides de se rallier aux opinions des media, quelles que soient la couleur du fil dont elles sont cousues ou la grosseur des ficelles mises en œuvre. Ce n'est pas l'élection d'un président jupitérien qui invite à penser printemps qui dissipera mes doutes. Surtout si, comme prévu, il se voit offert une majorité écrasante.

dimanche 4 juin 2017

En panne ?

Certains lecteurs particulièrement fidèles et attentifs l'auront remarqué : il y a plus de trois semaines que je n'ai rien écrit. Ce n'est pas totalement exact, car il m'est arrivé de commencer un ou deux billets abandonnés puis effacés après quelques lignes.

Je pourrais justifier ce silence par des occupations chronophages. Je suis en effet parti quinze jours dans le Limousin où je me suis livré aux joies enivrantes de la tonte et de la décoration. Entretenir le terrain, peindre les boiseries et papieter les murs de la deuxième chambre m'ont en effet occupé mais pas au point de me laisser sans aucun loisir.

En fait, je crains de traverser une période de découragement. Il m'est même arrivé de rester plus de quarante-huit heures sans allumer mon ordi ! La lecture des blogs comme celle de mon mur facebook me divertit moins. Je crains que cela ne soit dû au triste constat que j'ai tiré des présidentielles à savoir que les Français, en majorité, sont moutonniers et obéissent au doigt et à l’œil à des media dont ils disent se méfier. Cette amère prise de conscience a pour corollaire un sentiment de la profonde vanité qu'il y a à prêcher des convertis voire dans le désert.

Il m'arrive également de ne plus écouter ma radio tant haïe. Comme tous les principaux media, elle ne trouve pas les mots pour exprimer la vénération qu'elle porte au président jupitérien nouvellement élu. Je ne serais pas surpris qu'on nous révèle qu'il marche sur l'eau et guérit des écrouelles tout en dictant sa loi aux puissants de ce monde. En bons toutous, les électeurs lui donneront une majorité afin qu'il puisse mettre en œuvre un programme dont ils ignorent tout. C'est désolant.

Mais vu que la politique ne représente qu'une fraction des 1455 articles parus aujourd'hui, cette mélancolie n'explique pas tout. Il y a tant de pays où déconseiller d'aller, tant de nouveaux animaux de compagnie sur lesquels médire, tant d'aventures rocambolesques à narrer (pas plus tard qu'hier je suis allé, au péril de ma vie, acheter une porte de garage d'occasion en Seine-Maritime!), tant de défis bricolesques relevés, tant d'expériences potagères à relater ! Les sujets ne manquent donc pas...

Peut-être suis-je en panne d'inspiration ? Si c'est le cas je ne peux que souhaiter que celle-ci revienne car écrire est pour moi un plaisir que renforce la fidélité des quelques lecteurs à qui ma prose a l'heur de plaire. Il ne s'agit donc que d'un au revoir et, peut-être même d'un à bientôt.

vendredi 12 mai 2017

L'énigme François Morel

Ceux d'entre-vous qui en ont le masochiste courage ont pu constater à quel point l'humour est une spécialité de France Inter. Cette chaîne fait d'ailleurs, sur son site web, suivre son nom de ce qu'on pourrait appeler une devise : « Info Culture Humour Musique ». Il est vrai qu'elle diffuse des journaux et des flashes censés être d'information mais toujours teintés de propagande politique de gauche. Pour la culture, comparée aux autres chaînes généralistes, il n'y a pas photo : elle l'emporte même si les émissions consacrées à la littérature, l'histoire, la science ou l'écologie ne sont jamais dépourvues d'arrières pensées idéologiques quand elles ne transmettent pas clairement les messages du camp du bien. On y diffuse aussi de la musique. Reste l'humour, le célèbre humour-France-Inter.

A quoi reconnaît-on cet humour ? Disons qu'y dominent parti-pris, vulgarité, insulte, calomnie et lourdeur. Établir une liste des chroniqueurs humoristiques de cette radio serait faire trop d'honneur à cette bande de propagandistes éhontés. Je ne citerai que Mme Charline Vanhoenacker car elle réalise un tour de force : ses plates âneries font rire M. Cohen (en partance pour Europe 1 où, n'en doutons pas, il fera l'éloge de la radio de service privée) aux éclats. Ce qui n'est pas rien. Parvenir à faire glousser ce Savonarole de gauche est tout de même une irréfutable preuve de la totale absence d'humour et de talent de cette pauvre Charline.

Et puis, curieusement, le vendredi matin, à l'heure où l'on est censé rire, M. François Morel intervient. Il fait tache au sein de cette équipe de bouffons grossiers. Car avec lui, on n'est pas dans l'invective gratuite, dans l'insulte ordurière, dans les abysses de l'ineptie auto-satisfaite. Oh, il arrive bien que son propos se montre de temps à autre partisan de la stupidité gauchiste, mais j'ose espérer que ce n'est qu'afin de garder son emploi. Le reste du temps, poésie, finesse, ironie, antiphrases, délire maîtrisé règnent. Il faut dire que le bougre est titulaire d'une maîtrise de lettres et que bien que fils d'un cheminot cégétiste, il fut auparavant élève d'un collège privé...

Ses prestations dans les Deschiens, ses rôles au cinéma, on suffisamment montré son talent pour qu'on se demande ce qui a bien pu le pousser à embarquer dans cette galère. Fins de mois difficiles ? Âpreté au gain ? Désir de relever le niveau d'une station que ses biais politiques poussent à favoriser ? Je n'ai pas de réponse. Toujours est-il que dans cet océan de nullité, il est bien agréable que l'énigmatique François vienne un jour sur cinq justifier que France Inter accole « Humour » à son nom.

samedi 6 mai 2017

Jour de réflexion

Dans sa grande sagesse le code électoral français interdit tout discours, déclaration, meeting, acte de propagande, etc. à partir de 0h le samedi précédant une consultation électorale. L'idée est de laisser une journée aux Français afin de peser le pour, le contre, le dessus, le dessous et tous les aspects des programmes des candidats en lice. Quoi de mieux que cette période de silence total pour se décider en toute tranquillité ?

A part que c'est stupide et l'a toujours été. Je m'explique : du temps où n'existait aucun moyen d'enregistrer la parole seuls les analphabètes étaient à l'abri de la propagande institutionnelle . Aujourd'hui, ne le sont vraiment que les sourds analphabètes ne connaissant pas la langue des signes* qui ne constituent qu'une infime minorité du corps électoral.

En effet, si la production de nouveaux discours est proscrite, rien n'empêche cependant un électeur de découvrir sur le Net un discours du candidat Bidule datant de quelques jours déjà mais dont la profondeur de pensée, la clarté de l'argumentation et la profonde humanité modifieront son opinion et son vote. Qui empêchera tel autre de se voir influencé par lecture d'un article du Petit Gaulois du 17 août 1891 portant sur une question fondamentale, comme par exemple les avantages et désavantages respectifs du port de la casquette ou du béret, et de prendre conscience que seul Tartempion a préconisé le remboursement du béret, couvre-chef devenu préférable à ses yeux suite à cette lecture ?

Et même si la lecture ou l'audition de tout media se montrait évitable, il n'en reste pas moins que l'indécis demeurerait influençable par son entourage. Qui pourrait empêcher ce beau parleur de Tonton Marcel de pousser à voter Bidule le jeune Léon alors que sans ses talents oratoire ce dernier aurait préféré Tartempion ? De même séduite par un bellâtre Tartempioniste, qui pourrait éviter que Ginette, folle d'amour, ne tourne le dos à Bidule qu'elle avait jusque là soutenu ?

De plus, comme j'ai pu le constater, au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande-du-Nord la campagne se poursuivait jusqu'à la clôture du scrutin. Aurions nous des leçons de démocratie et de sage retenue à donner à ce vieux royaume ? Les convictions de l'électeur français seraient-elles plus volatiles que celles de son homologue d'Outre-Manche ? Permettez moi d'en douter.

Je ne discerne donc pas bien quelle peut être l'utilité de cette trêve. Son seul avantage étant de nous éviter d'être bassinés à longueur de journée par les déclarations des candidats ainsi et même surtout que par les commentaires des journalistes qui, malgré leur fervent désir de neutralité, se montrent parfois partisans ? Si tel était le but de la manœuvre, pourquoi ne nous accorderait-on pas, une semaine, un mois ou un an de suspension de la campagne ?

* Notons que cette catégorie est déjà difficile à influencer quand la campagne bat son plein et qu'on est en droit de se demander sur quelles bases elle se décide.

vendredi 5 mai 2017

Blanc, c'est blanc...

Me voici de retour en grise Normandie. Le joli mois de mai a des airs de triste novembre. Vivement les saints de glace que ça se réchauffe un peu ! Avec nostalgie je constate qu'en Corrèze j'aurais aujourd'hui 10° de plus. Mais il fallait que je rentre pour m'occuper un peu du jardin, lequel n'a pas beaucoup bougé si on excepte les dégâts du gel et de la sécheresse.

Quinze jours de dur travail ont cependant porté leur fruit. J'ai mis à profit ce séjour pour terminer la rénovation de deux des quatre pièces (en comptant la cuisine) que compte mon palais. Les fenêtres étant de taille réduite, les embrasures profondes, pour éviter que le logis soit sombre, j'ai choisi des papiers blancs tandis que les boiseries seraient gris-clair le tout contrastant avec des meubles en partie noirs. Et voici le résultat :
Cheminée

Coin salon           



La première chambre harmonise blanc, gris et noir :





 

Peindre en blanc les fenêtres à petits carreaux brun-sombre à l'origine n'est pas une sinécure Il aura fallu 3 couches pour obtenir un blanc parfait mais le résultat compense l'effort : 



Restent la 2e chambre et la cuisine à redécorer, l'abri de jardin à monter, la porte du garage à changer et à peindre, quelques peintures extérieures à faire, installer des étagères dans le garage, construire un passage couvert entre les sanitaires et le salon. Et probablement bien d'autres choses. Ce n'est pas demain que je manquerai d'ouvrage !

jeudi 4 mai 2017

Qu'attendre d'un président ?

J'avoue que les réactions d'une partie de mes amis Facebook après le débat d'hier soir me laissent assez pantois. Comme je l'avais été en constatant certains revirements vis-à-vis de M. Fillon au début des « affaires ». On en voit qui, ayant placé leur foi et leur espérance en Mme Le Pen, tiennent des propos manquant de charité à son égard. Je n'en ferai pas la liste. En gros, elle n'est pas à la hauteur et ne débat pas bien, et un débat, c'est important, crucial, fondamental ! Qu'est-ce qui a plus d'importance qu'un débat ? La réponse est simple: rien. Un chef d'état, ça doit être fort en débat, vu que la culture, l'avenir, le bonheur, la prospérité et pour tout dire le salut d'une nation ne sauraient être pérennes que grâce aux qualités de débatteurs de ses dirigeants.

Le débat se doit d'être feutré, fouillé, documenté. Les adversaires doivent avoir travaillé leurs dossiers à fond. On leur pose la question du prix d'une paire de bretelles chez Lidl ? Sans un moment d'hésitation, ils doivent le donner. La conversation roule-t-elle sur le taux de remboursement des sabots orthopédiques en caoutchouc ? Le bon débatteur devra, après un exposé clair et complet des variations que ce taux a pu connaître et suite à une étude prospective menée par d'incontestables spécialistes (prix Nobel de préférence), annoncer le taux susceptible d'apporter aux Français, et par conséquent au monde entier qui a les yeux rivés sur nous et nous prend pour modèle, entière satisfaction sur ce sujet capital. En fait, un candidat à la magistrature suprême se doit d'être un omni-spécialiste auquel rien n'échappe du plus petit détail aux plus fondamentaux enjeux. Un super technocrate, un puits de culture dont le cœur n'a d'égal que la raison, en somme. S'il sait en plus planter un clou et faire bouger ses oreilles, on atteint la perfection.

Eh bien, figurez-vous, chers amis, que ce n'est pas ma vision des choses. C'est peut-être celle des journaleux et autres spécialistes en politique et de leurs féaux suiveurs mais ce n'est aucunement la mienne. Un chef d’État ou simplement un leader doit définir les grandes orientations qui selon lui (ou elle) doivent être celles de la nation ainsi que les priorités de son action. La mise en œuvre de ceux-ci, les détails techniques, il laisse ça aux larbins (également nommés hauts fonctionnaires), ils sont là pour ça. On ne devrait choisir de soutenir un candidat qu'en fonction de ses prises de position sur les sujets qui nous semblent cruciaux. Le reste, c'est du baratin : il faut une ingénuité surdimensionnée pour y attacher la moindre importance. Les chiffres « sérieux » que sort de son chapeau un énarque digne de ce nom quittent rarement le domaine du projet voire de la promesse pour celui de la réalité. Et puis si l'ENA forme 80 ou 90 élèves français par an et que ceux-ci restent actifs une quarantaine d'année, ça nous en fait quelques milliers. Y a-t-il autant de leaders susceptibles d'entraîner le pays vers un avenir meilleur ou simplement moins catastrophique ? J'en doute.

Laissons donc l'administration aux administrateurs et aux leaders le soin de définir les objectifs à atteindre ainsi les vaches seront bien gardées et les veaux s'en porteront mieux.